Mercredi, nous sommes partis à la découverte du sud du pays et tout particulièrement du désert de Gobi. Nous rejoignons donc nos partenaires de voyage et après un dernier ravitaillement dans le supermarché du quartier, nous grimpons dans le van russe qui sera notre carrosse pour les deux prochaines semaines. Après avoir quitté Oulan-Bator et sa banlieue morose, le spectacle devient prenant, et la steppe apparait. Nous roulons alors sur une route goudronnée relativement récente, et nous croisons nos premières yourtes, que les habitants appellent ici Ger (comme guère). Après deux bonnes heures de route à travers des paysages immenses et vides, nous quittons la route et partons à travers la steppe, ses chevaux et ses troupeaux !



Nous croisons nos premiers chameaux (à deux bosses donc) et ceux-ci sont particulièrement poilus, ce qui leur donne un style bien particulier avec le vent que nous avons ici. Nous croisons alors des collines qui ressemblent à s’y méprendre à l’Arizona ou au sud d’Israël que nous avions vus au début de notre voyage. Cette zone s’appelle Baga Gazryn Chuluu, et nous nous arrêtons pour profiter du paysage et des chameaux. Nous croisons également un monastère abandonné dont il ne reste hélas plus grand-chose. Le plus étonnant dans ce monastère est la quantité d’arbres, alors que nous venons de faire 5 heures de route sans en croiser un seul ! La nature a ses mystères ! Nous reprenons ensuite la route en direction du sud.



Nous arrivons alors près d’un camp de yourtes, où nous passerons la nuit. Nos hôtes d’un soir sont des éleveurs comme la plupart des nomades du désert de Gobi et nous croisons donc chèvres, chevaux, moutons et vaches, le chien de berger n’étant jamais très loin. Considéré comme l’un des habitats les plus ingénieux et les plus pratiques que l’homme ait jamais inventé, la yourte peut être démontée en moins d’une heure, déplacée à l’aide des chameaux et remontée dans la même journée, ce qui simplifie grandement un déménagement ! On la retrouve partout en Mongolie bien sûr mais pas seulement, on la trouve dans toute l’Asie centrale, là où le peuple mongol a laissé des traces de son passage.



Le lendemain, le réveil n’est pas évident, la douche étant un mirage dans ce monde de nomade ! Nous déjeunons puis reprenons la voiture en direction du sud. Nous croisons Mandalgovĭ, une ville créée en 1942 avec 40 yourtes mais il s’agit aujourd’hui d’une petite ville de 10 000 habitants ! Nous prenons quelques provisions puis continuons à travers des paysages toujours aussi désolants et vide de toute trace humaine.



Nous roulons sur des chemins de sable/terre et le van russe ne bronche pas. Nous arrivons en fin de matinée à Tsagaan Suvraga, appelée aussi les montagnes blanches. Ce sont des montagnes de plus de 30 mètres faites de calcaire, ce qui donne un paysage magnifique. Après avoir profité du paysage, nous continuons quelques kilomètres et arrivons chez nos hôtes du jour, des éleveurs de chameaux et leurs quelques yourtes ! Nous prenons place puis allons voir les chameaux.



Les chameaux du désert de Gobi, appelés les « vaisseaux du désert », sont des chameaux de Bactriane, une espèce connue pour son pelage laineux (d’où son élevage) et pour son caractère mal luné. Sentant franchement mauvais, cracheur invétéré et parfois agressif, il doit sa place centrale dans le désert à sa polyvalence et sa robustesse ! Il peut rester une semaine sans boire et un mois sans manger ! Il fournit de la laine, du lait, de la viande et peut transporter jusqu’à 250 kg ! Il s’agit là de la voiture du nomade ! Nous retournons ensuite voir les montagnes blanches puis dinerons, tout en profitant d’un ciel complétement étoilé, sans aucune pollution visuelle !



Ce matin, nous sommes de bonne humeur, car nous allons pouvoir prendre une douche ! La clé du bonheur, c’est tout de même d’avoir des plaisirs accessibles ! Et nous partons donc avec notre beau van russe en direction toujours du sud pour la ville de Dalandzadgad et ses 20 000 habitants ! Nous faisons quelques courses puis allons-nous doucher aux bains publics ! Vu la température à l’extérieur, l’eau est chaude (il fait plus de 35 degrés, le ciel est bleu et le soleil donne de sa superbe !).



Après avoir retrouvé un semblant d’hygiène, nous déjeunons dans un restaurant local où nous aurons le droit à du goulasch hongrois ! Ce fut particulièrement bon et nous repartons de cette ville le ventre plein, propre comme un sous neuf et avec un vrai sourire sur le visage ! Nous arrivons en début d’après-midi au parc national de Gurvan Saïkhan, qui nous offre alors un paysage emblématique de dunes, de canyons et de steppe ! Nous marchons alors à travers des paysages montagneux magnifiques, la riviére est encore complétement gelée ce qui est surprenant vu la température (il gèle cependant la nuit).



Nous visitons Yolyn Am, qui signifie la « bouche du vautour », où après avoir passé le musée minuscule, nous marchons pendant quelques kilomètres sur la riviére bien que celle-ci soit en train de fondre à vue d’œil. Nous revenons ensuite à pied vers le campement où se situe notre yourte du jour, le chemin étant ponctuée de pics montagneux, de chevaux quasi-sauvages, et d’autres animaux plus discrets ! Nous mangerons encore un délicieux repas mongol avant d’aller dormir !