Samedi matin, nous nous sommes réveillés dans la yourte située au pied de Yolyn Am, la riviére glacée que nous avions visité la veille. Nous prenons un petit déjeuner léger et grimpons dans le van russe qui nous sert de vaisseau à travers ce désert humain et géologique qu’est le désert de Gobi. Nous filons alors droit à travers la steppe, ce qui ne manque pas de dégager un immense nuage de poussière/sable ! Nous filons vers l’Ouest cette fois en direction de Bayanzag, dont le nom signifie « riche en sax aouls », ce qui ne nous avance pas beaucoup à vrai dire.



Bayanzag est plus connu sous le nom de « Falaises de feu », nom qui fut donné par un paléontologue ! Qui dit paléontologue, dit dinosaures ! Cette zone fut fouillée pour la première fois en 1922 et permit de découvrir de nombreux ossements et même des œufs de dinosaure ! Ces vestiges sont présents aujourd’hui un peu partout à travers le monde via les musées. Cette zone est ainsi indissociable de Roy Chapman Andrews, qui fut connu comme l’Indiana Jones de Mongolie (quel titre !) pour avoir découvert de nombreux vélociraptors, indissociables d’un autre film américain très connu, Jurassic Park !



Pour nous cependant pas de dinosaures à l’horizon, mais des paysages à couper le souffle ! D’un rouge flamboyant, ces collines rappellent le Grand Canyon américain, bien plus connu que Bayanzag ! Des rocs, des buissons et du sable rouge, tout semble sorti ici d’un décor de western spaghetti ! Un vide vertigineux, une vue à des kilomètres à la ronde et un soleil écrasant donnent à ce lieu un charme très particulier ! Nous passons un bon moment à circuler à travers les cheminées et la terre battue avant de retourner à notre van russe, qui semble souffrir de l’excés de poussière et de sable.



Après ce voyage dans l’ouest américain, nous reprenons la route en direction toujours de l’ouest et les paysages sont toujours aussi fabuleux. La Mongolie est souvent surnommée « le pays sans barrière » et il faut avouer que ce surnom n’est pas survendu, car nous ne croisons aucun signe de propriété privée tout au long de ce parcours. Un vrai rêve de communiste ou un cauchemar de capitaliste ? Sur ces belles réflexions nous arrivons enfin au camp de yourtes où nous dormirons pour la nuit, le vent est cependant en train de se lever.



Après avoir posé nos sacs, nous allons nous présenter à la famille qui nous accueille ce soir et ces derniers sont des éleveurs de chameaux, les fameux chameaux à deux bosses ! Ils nous proposent de faire une ballade et c’est ainsi que nous nous retrouvons à nous balader sur ces immenses montures qui semblent nous regarder de loin avec un magnifique regard défiant ! Le décollage est aussi surprenant que l’atterrissage mais la sensation de se balader au milieu de cet immense désert, sur un chameau, est un vrai moment d’émotion !



Après cette ballade exotique et douloureuse pour certaines parties sensibles de notre anatomie dont nous tairons le nom, nous allons nous poser dans la yourte. Nous repartons ensuite en direction des dunes de Khongoryn Els qui sont considérées comme les plus impressionnantes du pays. Appelées « Dunes chantantes » par les locaux à cause du bruit que le sable fait sur les dunes, nous avons pu comprendre d’où venait ce surnom dans le vent était puissant et faisait du sable un fouet sur nos mollets. Etendues sur près de 100km en longueur et 12 km en largeur, elles sont impressionnantes par leur immensité !



Après être monté jusqu’au sommet des dunes et avoir apprécié une vue à donner le vertige, nous sommes redescendus pour retrouver notre van russe qui nous attendait au bas des dunes. Le vent soufflant de plus en plus fort, nous avons commencé à nous inquieter. Et cela fut à juste titre, car la tempête de sable arriva peu de temps après, faisant siffler la yourte ! Nous dinons puis allons-nous coucher. Ce matin, nous avons parcouru de nouveau le désert de Gobi mais en direction du nord, avant de le quitter pour de bon, et d’arriver à la ville d’Arvaïkheer, où nous passerons la nuit !