Lundi, après une nuit plutôt agitée où nous n’avons pas pu prendre le train de nuit et avons donc du parcourir les 700 km qui séparent Oulan-Bator de la frontière sino-mongole en voiture accompagnés de locaux un peu éméchés, nous nous réveillons dans un nouveau pays dont nous n’avons vu que des bribes. Le voyage en voiture de la veille fut long, rythmé par des paysages magnifiques, vastes et que l’on pourrait qualifier de désert humain. Nous nous réveillons dans une ville peuplée d’un million d’habitants dans un pays qui en compte trois, un pays qui fait tout de même trois fois la France, ce qui lui vaut d’être le moins densément peuplé au monde.



Nous commençons notre visite de la capitale par le Gandan Khiid, l’un des rares édifices religieux du pays à avoir survécu à la purge imposée par les communistes en 1937. Après avoir vécue des années sous le joug chinois, les mongols furent « libérés » par les communistes au début du XXIème siècle, avant de connaitre une réelle indépendance en 1990, avec la fin de l’URSS. Après le départ des russes, les mongols redécouvrirent la religion et notamment le bouddhisme, qui tient une place particulière en Mongolie. Ce monastère abrite aujourd’hui près de 600 moines, et sa pièce maitresse est le Megjid-Janraiseg Sum, un magnifique temple blanc qui possède une statue immense du bouddha de 26 mètres, elle contiendrait 27 tonnes d’herbes médicinales, 334 soutras et 2 millions de mantras, rien que ça !



Nous sommes ensuite partis en direction du centre-ville afin de déposer nos passeports pour obtenir le visa russe, pays qui sera notre prochaine étape. Nous avons ensuite rejoint la place Gengis Khan, du nom du grand héros mongol, qui sous son règne, domina quasiment toute l’Asie et vint mettre en danger l’empire romain ! Nous croisons plusieurs bâtiments du gouvernement (Parlement, Bourse…). Nous prenons ensuite un bus vers le sud de la ville, celle étant cependant de taille modeste en comparaison avec ses voisines chinoises. Nous arrivons alors au Palais d’Hiver du Bogd Khan. Construit au début du XXème siècle, il s’agit de la résidence du dernier roi de Mongolie. L’ensemble comprend six temples, dont l’immense majorité renferme des statues de bouddha. Le palais en lui-même renferme les nombreux cadeaux offerts par les dignitaires étrangers.



Parmi ces cadeaux, certains laissent dubitatifs : une robe de cérémonie confectionné par la peau de 80 renards, une yourte doublée de la peau de 180 léopards… Les animaux n’étaient pas à la fête sous son règne ! Nous ressortons puis nous dirigeons vers le parc du bouddha, un parc un peu décevant avec une immense statue de Bouddha dorée, le tout frôlant le « fashion » faux-pas ! Nous sommes surpris par l’occidentalisation de la société mongole : un anglais plus que correct, le tout dominé par une omniprésence de l’alphabet russe (cyrillique), nous avons parfois du mal à nous croire en Asie. Nous repartons ensuite vers notre hôtel afin de nous reposer de cette première journée, où les mongols nous ont fait une bonne impression !



Le lendemain, nous prenons le temps de récupérer de ce voyage depuis Pékin qui ne fut pas de tout repos, profitons du petit déjeuner occidental (fini les nouilles au petit déjeuner !) et partons en fin de matinée en direction du centre-ville pour régler les derniers détails de nos prochains jours dans le pays avec une agence de voyage locale, les transports en commun étant inexistants en Mongolie, il nous faut louer une jeep pour partir explorer le sud du pays. Cela étant fait, nous allons visiter le Choïjin Lama Khiid, un monastère considéré comme un joyau d’architecture mongole ! Situé en plein cœur de la ville, juste à côté de la place Gengis Khan, il était la résidence du frère du roi. Composé de 5 temples, il fut épargné en 1937 par les communistes car il servit de musée sur le féodalisme, l’ennemi numéro 1 des bolcheviques.



Nous sommes ensuite rentrés nous reposer à l’hôtel, profitons pour le diner d’un bon restaurant de kebab, une autre spécialité du pays. Les mongols sont un peuple ayant des racines avec une bonne partie de l’Asie centrale, la Turquie et les Coréens. Cela se ressent notamment dans la cuisine (les kebabs, l’importance de la viande qui est omniprésente), la langue (les films diffusés en Mongolie sous souvent la version coréenne de films américains) ou même par la forte présence des entreprises coréennes ou turques en Mongolie (Turkish Airlines, Samsung ou encore Hyundai). Nous profitons aussi de cette dernière journée dans la civilisation pour préparer nos sacs, car demain nous partons découvrir le sud du pays, et notamment le désert de Gobi, qui couvre près d’un tiers du pays.