Mardi matin, nous nous sommes donc réveillés dans la ville de Fenghuang, qui nous avait fait plein de promesses concernant sa beauté, tant par ce que nous avions lu dans les guides, blogs et autres articles à propos d’elle et aussi par le spectacle qu’elle nous avait offert la veille en arrivant, toute illuminée ! Le spectacle de jour est certes différent (et pas aidé par le ciel digne des Hauts de France, blanc, blanc, blanc !), mais il reste d’une grande beauté. L’ensemble fait bien moins artificiel que ce nous avions vu à Dali ou Lijiang au Yunnan.



Nous commençons notre visite de la ville par une marche jusqu’à la Bank of China, où nous changerons nos beaux €uros contre les Yuan et leur Mao. La ville est en partie en travaux, mais c’est le cas de l’immense majorité du pays, nous n’avions jamais vu autant de grues, de toupies et de chantiers qu’en Chine ! Nous arrivons sur la grande place du Phénix, où de nombreux chinois sont en pleine danse matinale ! Nous arrivons ensuite à la porte de Nanhua, qui est une grande porte typique : toiture en pointe, dimensions immenses et couleurs vives !



Après avoir passé la porte, nous remontons le fleuve Tuo, qui traverse la ville d’ouest en est, et qui lui permet d’arborer de nombreux ponts, bien différents les uns des autres. Nous croisons d’abord un pont double de style chinois, puis un pont de « bricole », fait de planches et de béton puis enfin un pont à gué. Nous nous joignons aux nombreux groupes de chinois qui le traverse en sautant de pierres en pierres, tout en évitant les nombreux badauds, qui cherchent à nous vendre une photo avec une tenue de chasseur, une robe de princesse, ou encore un tour en bateau sur le fleuve… On reste en Chine !



La ville propose un ticket d’entrée d’une vingtaine d’euros que nous ne prendrons pas, car il permet la visite de monuments sans intérêt particulier, dont de nombreuses demeures d’anciens ministres ou de notables, et des temples récents. Nous continuons à longer les quais pour retrouver le pont Hong, pièce maitresse de Fenghuang et porte drapeau de la ville dans les offices de tourisme chinois. Nous sommes saisis par le froid et par la drôle de manière des Chinois de lutter contre : tous les restaurants et boutiques ont les portes grandes ouvertes alors qu’il fait 8 degrés dehors ! Rien n’est chauffé et tout le monde se les pèle !



Nous trouvons finalement un restaurant où nous pouvons nous tenir relativement éloigné du froid, même si le climat reste glacial. Nous retournons nous réchauffer à l’hôtel pour quelques heures avant de braver le froid le soir, pour profiter de nouveau du spectacle de la ville toute illuminée, l’éclairage ayant été fait avec gout, ce qui ne lui donne pas un coté Disneyland que nous n’aimons pas. Nous allons ensuite nous coucher, afin de récupérer nos doigts de pieds, gelés tels des Croustibats !



Le lendemain, nous avons décidé de nous éloigner un peu de Fenghuang et d’aller explorer les alentours sur les bons conseils du Lonely Planet. Nous partons donc vers la gare routiére où, comble de chance, le bus que nous devons prendre est sur le point de partir ! Ni une, ni deux, nous sautons dans le bus et nous voilà partis pour le village du pont Changi, un avant-poste militaire situé à 25 km au sud de Fenghuang. A notre arrivée, tout le monde descend du bus, et nous nous trouvons dans une ville chinoise pur jus : de la pollution, du bruit, des chinois partout et un froid de canard (laqué ?).



Nous redemandons notre chemin à la contrôleuse du bus, qui nous hurle en chinois, puis comprenant qu’on ne comprend rien, nous écrit quelque chose sur un bout de papier… en chinois ! Nous ne reviendrons pas sur la subtilité de la logique chinoise, on pourrait en produire 3 annuaires et ça ne les changera pas ! Au bout de quelques minutes, nous comprenons qu’il faut prendre un triporteur (une sorte de rickshaw indien en version très cheap/bricolage de pépé) ! Nous voilà partis à 3, gelés, dans un rickshaw à une vitesse exceptionnelle : même les piétons nous doublent !



Après 20 minutes de course poursuite effrénée, nous arrivons au fameux village ! Quelle déception ! Le prix d’entrée est prohibitif (6€ en Chine), surtout au regard du spectacle : le village est à 90% fait de maisons en parpaings (magnifique !) et le seul attrait serait la muraille qui entoure le village, encore en l’état avec de belles portes au toit pointu. Bref, nous faisons rapidement le tour du patelin et repartons avec notre carrosse, pour reprendre notre bus en direction de la Grande Muraille du Sud.



Cette visite vient rééquilibrer une journée qui commençait plutôt mal avec le village précédent, car la muraille vaut vraiment le coup d’œil ! Elle fait plusieurs kilomètres de long et nous pouvons en visiter qu’un petit morceau, mais cela suffit à nous donner une idée du travail réalisé à l’époque avec des outils pourtant bien moins sophistiqués que ce nous avons aujourd’hui. Sur place, on retrouve des chevaux (pour monter les touristes au sommet…), des stands de tir à l’arc ou encore des boutiques, le business n’étant jamais loin. En sortant, puis en attendant le bus en face du site, nous avons été témoins de scènes bizarres, où de nombreuses chinoises cherchaient à arrêter les voitures qui passaient en sautant, hurlant ou courant après les voitures. Nous n’avons pas vraiment compris le sens du spectacle, mais il était vraiment surprenant, surtout venant de personnes plutôt introverties en temps normal.



Nous sommes revenus en faisant du stop, jusqu’à comprendre au bout de 10 minutes que nous avions affaire à un taxi collectif (barrière de la langue…). Ce dernier chercha même à nous gruger quelques Yuans, c’était sans compter sur Athénaïs, la reine du négoce. Nous sommes ensuite repartis nous balader dans la ville puis nous réchauffer à l’hôtel. Nous sommes ressortis le soir à la recherche de la perle rare, un restaurant chauffé et/ou à l’abri du froid ! Nous trouvons notre bonheur après une bonne demi-heure de recherche, même si il a fallu expliquer au cuistot comment faire un riz frit aux légumes (l’équivalent du steak frites en Chine…). La nuit sera bonne après une journée aussi chargée.



Ce matin, nous sommes partis de Fenghuang pour continuer notre grand chelem des villes historiques du Hunan, nous prenons donc un bus pour Huaihua, une ville qui se prononce WééééWouaaa ! Un vrai nom de chinois pour une vraie ville de chinois : nous arrivons au bout d’une heure puis faisons un changement de bus pour Hongjiang, notre étape du jour. Hongjiang est connue pour sa vieille ville historique qui était jadis la Mecque locale du commerce. La plupart des bâtiments sont en bois, ce qui devient rare aujourd’hui en Chine, acquise à la cause du dieu béton. Il y a eu un vrai travail de fait pour rendre la visite intéressante et de nombreux ont été bien restaurés.



Nous trouvons donc une ancienne imprimerie, avec les tampons de l’époque et quelques tirages de timbres, une pharmacie, un temple, un hôtel ou encore de nombreuses banques, ce qui n’est pas surprenant dans une ville commerçante ! Nous sommes toujours aussi surpris par les traductions très hasardeuses des panneaux en anglais, qui pour la plupart ne veulent strictement rien dire ! Nous avons eu le droit au plan en chinois, ce qui n’aide pas vraiment pour la visite ! Nous arrivons cependant à tracer notre route et à visiter la majorité des bâtiments dignes d’intérêt. Après cette visite, nous revenons dans la ville nouvelle, qui présente quelques scénes de vie, entre les joueurs assis dans la rue ou les cuisines à même le trottoir ! Par la suite, nous reprenons notre bus pour Huaihua, que nous rejoindrons au bout de deux bonnes heures et surtout où nous tomberons nez à nez sur un Pizza Hut.



Notre envie de manger autre chose que du riz frit ou des nouilles étant irrépressible, nous sautons sur l’occasion et redécouvrons nos meilleurs amis de tablée : la fourchette et le couteau ! Les chinois semblent aussi à l’aise avec ces derniers que nous avec les baguettes : un partout, balle au centre ! Nous restons au chaud (ça existe !!) et prenons bien notre temps car nous devons patienter pour prendre notre train de nuit, qui nous ramènera vers une ville qu’il nous tarde de découvrir : Guilin !