Hier matin, nous sommes arrivés très tôt à Zhangjiajie, à 5h15 pour être précis, ce qui nous a permis de découvrir deux choses : il caille sévère dans le Hunan, et les chinois sont toujours aussi bizarres : musique à fond dans un train de nuit, contrôleur qui vous réveille à des heures indues pour vous demander un billet que vous aviez déjà donné 3 fois ! Enfin, nous continuons notre périple, et partons déposer nos sacs à la bagagerie de la gare routière, afin d’être les plus légers possibles pour la visite du parc. Zhangjiajie correspond à trois lieux : une ville, un village à 30 km de cette ville, et un parc à 2-3 km du village. Pour la logique, on repassera !



Nous prenons donc le premier bus pour le village, où nous arrivons à 7h15, dans la brume et le froid. Le parc n’ouvre qu’à 7h30, nous faisons le pied de grue devant la billetterie qui finit par ouvrir, nous n’avons pas encore perdu de membres à cause du froid ! Nous passons les nombreux tourniquets et commençons à apercevoir les premiers pics karstiques, qui font la renommée du parc, et qui lui permettent d’accueillir plus de 20 millions de touristes chaque année, bien plus que la Tour Eiffel ou le Mont Saint Michel ! Les premières minutes dans le parc sont magiques, avec la brume qui découvre petit à petit de nombreux pics. Nous cherchons à suivre l’itinéraire proposé par le Lonely Planet, mais la carte donnée par le parc, celle que l’on trouve sur les panneaux ou encore celle du Lonely ne correspondent pas entre elles, et encore moins à la réalité.



 Nous décidons de suivre le parcours panoramique du ruisseau du fouet doré (avec un nom pareil, ça promet) pendant une bonne heure, où nous serons absolument seuls, avec nos amis les pics karstiques. Les vues sont grandioses, même si la brume reste fort présente.Au bout d’une heure, comme proposé par le Lonely Planet, nous empruntons un sentier sensé nous amener au plateau supérieur, où se trouvent les meilleurs points de vue du site. Le sentier est ardu, et composé en majorité de petites marches ! Nous grimpons pendant de longues heures, pensant par moment nous être perdus tant le sentier est dépourvu de panneaux de signalisation. Au bout de 3 heures de marcheS, avec un « s » car le sentier est en fait un immense escalier, nous commençons à apercevoir de nouveau les fameux pics. Nous sommes surpris du manque d’information tout au long du trajet au vu du prix d’entrée (une vingtaine d’euro) et de la renommée du parc à travers le pays.Il faut reconnaitre que la plupart des touristes, chinois à 99%, ne marchent pas et empruntent les nombreux ascenseurs, téléphériques ou encore monorails, tous payants, proposés par le parc.



Le sentier que nous avons emprunté était mal signalé, glissant et bien trop long pour le commun des mortels. Au ¾ du sentier, nous commençons à avoir faim et les mollets sont douloureux, épuisés par tant de marches (3878 au total !). Nous commençons à voir les premiers point de vues dignes d’intérêt et notamment un point de vue que seul Athénaïs fera (les deux autres alpinistes ayant le vertige) car accessible via une échelle digne de Fort Boyard ! En continuant le chemin, nous tombons sur un singe très agressif (il fait froid, et il y a très peu de touristes, donc peu de nourriture !), qui nous barre la route. Nous arrivons à le dépasser grâce à un magnifique jet de gâteau. Nous continuons à marcher à un pas rapide pour le semer, mais ce fut peine perdue, quelques minutes plus tard, le revoilà qui bloque la route à Frédérique et Athénaïs, Benjamin étant un peu plus haut sur le sentier.



Après avoir tenté de le dépasser, le singe se mit à hurler, à montrer les dents et à vouloir mordre Athénaïs, qui prise de peur, tomba et emmena Frédérique dans sa chute. Le singe se calma puis se remit à hurler ! Après lui avoir balancé quelques chewing-gums, nous le dépassons et retrouvons une petite cahute qui vend des gâteaux de riz affreux. Le temps est toujours froid et brumeux, ce qui semble être courant au vu des nombreuses photos vues sur les blogs ou encore dans les offices de tourisme locaux. Le singe ne semble toujours pas abandonner et tente une dernière attaque sur la cahute, ce qui sera évité à coup de banc ! Les chinois n’en avait pas grand-chose à faire, alors que nous leur montrions que Frédérique s’était fait mal en tombant, ils cherchaient à nous vendre coute que coute leurs gâteaux de riz hideux ! Drôle de mentalité !



Nous reprenons nos esprits, et continuons le sentier, bien épuisés. Au bout d’une bonne heure de marche après l’attaque du singe, nous arrivons enfin au sommet du téléphérique, où nous recroisons enfin des visiteurs, après 5h de marche au global tout de même. Le temps est bien couvert, mais on voit quand même de nombreux pics ! Athénaïs mitraille ce qu’elle peut mitrailler et Benjamin et Frédérique luttent contre le vertige. Nous allons déposer nos sacs dans la guesthouse, où il fait 8 degrés à l’intérieur (dormir dans un frigo, une expérience inoubliable !), nous prenons une bonne douche chaude, et repartons explorer le parc. Nous nous retrouvons avec beaucoup plus de touristes, mais les vues sont saisissantes !



Nous croisons même un « pont naturel », appelé ainsi car 2 pics se rejoignent pour former un pont ! Nous continuons notre découverte des panoramas, avec la traversée d’un pont, artificiel celui-là, situé à plus de 300m du sol ! Frissons garantis ! Nous éprouvons de nombreuses difficultés à nous repérer, toujours dû au manque d’informations et à la faible fiabilité de la carte fournie par le guide, le parc et les panneaux ! Les vues sont cependant superbes, même si la brume ne veut pas partir ! En fin de journée, nous essayons de visiter l’autre partie du parc, mais la brume remonte et nous ne voyons plus rien ! Nous décidons donc de repartir à la guesthouse, où nous avons dû marchander pour avoir une deuxième couette, alors qu’il faisait toujours aussi froid ! Nous mangeons puis allons nous coucher, littéralement épuisés par cette drôle de journée !



Ce matin, nous nous réveillons entre la viande et les légumes, en plein frigo ! Nous décidons de rentrer car la pluie a fait son apparition et l’intérêt de rester dans le parc devient quasi nul ! Nous prenons donc un bus qui nous amènera à un immense téléphérique, au sein duquel nous pourrons prendre nos dernières photos de pics karstiques ! Nous rejoignons ensuite assez difficilement la ville de Zhangjiajie, où nous prenons un bus pour notre prochaine étape : la ville de Fenghuang, à 4 heures de bus ! Le trajet est un peu chaotique, entre un bouchon XXL au beau milieu du trajet et une chinoise qui crie au micro pendant 1 heure, nous ne sommes pas mécontents d’arriver à destination ! Notre hôtel se situe en plein cœur de la vieille, éclairée de mille feux ! Nous allons diner puis nous coucher, toujours un peu épuisé de notre visite de Zhangjiajie.