Vendredi matin, nous avions décidé de reposer nos jambes bien perturbées par notre visite de la Grande Muraille. Après un réveil tardif, nous sommes allés visiter les Hutong, ces quartiers typiques de la capitale et qui sont considérés comme le cœur médiéval de Beijing. Souvent conçues de manière sommaire, ces maisons à un étage avec une cour carrée intérieure symbolise la Chine que le pouvoir veut voir disparaitre, car assimilée à la pauvreté et à un passé peu glorieux. Nous tombons sur un quartier rénové, qui au même titre que certains vieux quartiers en Europe ayant subi une rénovation lourde, semble revivre de ses cendres.



Après une bonne demi-heure de promenade, nous arrivons à la tour du Tambour, un grand classique des villes chinoises, peinte ici en rouge, était l’horloge officielle de la ville. Construite en 1272, elle fut reconstruite en 1420 après un incendie. Nous continuons ensuite vers la tour de la Cloche, qui servait elle aussi d’horloge officielle, elle possède une cloche de 600 ans et qui pèse 63 tonnes, ce qui permettait de rayonner à travers toute la ville, qui s’appelait Dadu à l’époque. Nous avons ensuite repris le métro pour rejoindre le temple du Lama, réputé pour sa beauté architecturale, sa décoration intérieure et son atmosphère. C’est un temple bouddhique tibétain, le plus renommé en dehors du Tibet, ce qui explique qu’il attire des pèlerins du monde entier.



Nous avons particulièrement apprécié le pavillon Wanfu, qui possède un bouddha de 18 mètres de hauteur ! Il y a aussi de nombreux bronzes tibétains, dont certains de la déesse Tara, l’une des préférées d’Athénaïs. Nous laissons les mandalas, les dorje et autres symboles bouddhiques pour rejoindre le temple voisin de Confucius, bien plus austère. Il s’agit là du deuxième plus grand temple confucéen en Chine, le confucianisme ayant perdu une bonne partie de ses fidèles, nous sommes quasiment seuls dans le temple. Des dragons-tortues, des vieux cyprès noueux, une forêt de stèles en pierre, pas de doute nous sommes chez les confucéens ! Le clou du spectacle sera le palais Biyong, devancé par un splendide portique ornemental.



Nous finissons la visite du collège impérial, typique des temples confucéens pour reprenons le métro pour rejoindre un tout petit temple bouddhiste, niché au milieu des buildings flambant neuf du Pékin du XXIème siècle. Le temple Zhihua, situé au bord d’un Hutong non rénové (donc authentique pour la Chine), a été épargné par les rénovations sauvages auxquelles procède le gouvernement chinois. On y retrouve une salle des textes sacrés, avec une magnifique bibliothèque en bois de forme octogonale. Le clou de la visite est la salle aux dix mille bouddhas, ornée sur plusieurs niveaux de bouddhas ! Nous assistons également à un spectacle de musique traditionnelle. Nous partons ensuite à l’ambassade de Mongolie récupérer nos passeports puis rentrons nous poser à l’hôtel.



Le lendemain, nous luttons contre la chaleur et allons-nous poser à l’ombre du parc du temple du ciel. Ce beau parc de 267 hectares, est une vraie oasis de paix dans la jungle de Pékin. Il a été conçu pour servir de cadre aux prières de l’empereur (le fils du ciel), notamment pour s’assurer de bonnes récoltes. La pièce maitresse du parc est la Salle de prière pour de bonnes moissons (encore un nom à coucher dehors), un édifice coiffé d’un triple toit (on sait jamais…) avec des tuiles bleu-violet, ce qui vient casser l’omniprésence du rouge dans le monde chinois. Nous continuons notre visite du parc puis retournons à l’hôtel afin de récupérer nos bagages et nous nous dirigeons vers la gare de Minxyuan.



A la gare, nous trouvons le bus qui nous mènera à la frontière mongole. Nous tuons le temps puis le bus part, après un arrêt repas dans une station au milieu de la Mongolie-Intérieure (la région frontalière de la Mongolie en Chine), nous passerons la nuit dans ce bus couchette, qui permet d’être réellement allongé tout le long du trajet. Le lendemain, nous sommes lourdés dans une gare de bus qui sent bon l’ex-URSS et après quelques nouvelles heures d’attente, nous trouvons un bus pour la frontière ! Après un dernier non sourire de nos amis chinois (un douanier !), nous voilà en Mongolie, mais ça c’est une autre histoire !