Mardi, pour notre dernière journée aux Philippines après avoir dit au revoir à Frédérique et Pauline, nous avions un programme un peu original. Tout d’abord, nous nous sommes levés à 3h30 du matin, pour prendre un avion pour Manille, la capitale, où nous avions rendez-vous afin de récupérer nos passeports. La chose faite, nous avions la journée à tuer dans cette mégalopole de 22 millions d’habitants ! Nous sommes donc partis visiter le parc océanique de Manille, un immense aquarium qui rassemble une quantité impressionnante d’espèces sous-marines, ce qui fut une bonne conclusion à toutes ces plongées effectuées depuis un bon mois, nous avons pu revoir les raies, les poissons clowns (les Némo !) ou encore nos amis les requins ! Après cette visite fort sympathique, nous avons craqué une dernière fois pour les massages philippins avant d’aller nous reposer à l’hôtel, car le lendemain nous partons très tôt pour Tokyo, la capitale du Japon, notre prochaine étape.



Mercredi, nous avons donc pris un vol matinal pour Narita, l’aéroport international de Tokyo, la capitale du Japon, accessoirement 3éme puissance économique mondiale, pays qu’on ne présente plus tant sa renommée est faite, la France étant même le deuxième consommateur de mangas (BD japonaise) au monde, après le Japon, bien sûr. Au même titre que la Chine, le Japon est un pays à la culture millénaire, ce qui signifie que nous allons retrouver du culturel, chose quasi inexistante aux Philippines (mais il y a bien d’autres choses là-bas…). Nous sommes donc arrivés en milieu de matinée à Narita, avons été surpris par la rapidité avec laquelle nos bagages ont été délivrés (ils étaient rangés par taille, et étaient là avant nous, pour la première fois après plus d’une vingtaine de vols !). Après un passage des douanes, tout aussi rapide, nous avons eu le droit à notre première surprise : une interview par la télévision japonaise !



Après ce moment de gloire éphémère, nous prenons le train express Keisei en direction de notre logement loué sur Airbnb. Après une heure de trajet, nous arrivons et notre hôte nous explique dans un anglais tout relatif, le fonctionnement de sa toute petite maison, typique du japon d’après-guerre : des panneaux en guise de portes, un lit inexistant (on dort sur une petite couverture, un peu dur le matelas donc) et petite surprise : il n’y a pas de salle de bains ! Après avoir pris ce bon choc culturel en pleine tronche, nous avons commencé à visiter Tokyo. Appelée autrefois Edo (Porte de la rivière en japonais), elle changea de nom en 1868, lorsque la capitale changea de Kyoto à Tokyo (Capitale de l’est en japonais). Elle fut rapidement l’une des villes les plus peuplées du monde, ce qu’elle reste aujourd’hui avec ses 14 millions d’habitants pour la ville et plus du double pour l’agglomération. Elle subit au même titre que Manille la seconde guerre mondiale, et fut reconstruite en grande partie après le conflit.



Nous commençons notre visite de la ville par un restaurant shokudo, le restaurant le plus courant au japon : identifiables grâce aux plats factices en plastique situé en vitrine (ce qui nous facilite grandement le choix), on paie dans une borne avant de donner son ticket au cuisinier, qui réalise alors le plat. C’est bon marché et copieux ! Nous allons ensuite au parc d’Ueno, situé au nord, non loin de notre logement japonais. Considéré comme le cœur culturel de la ville, le parc d’Ueno est un immense poumon vert au cœur de la ville, même si Tokyo n’est pas une ville asiatique comme les autres et nous sommes surpris par le peu de circulation automobile (quasiment aucun scooter/moto !). Ce parc possède de nombreux temples en son sein, et des dizaines de cerisiers, symboles du Japon par excellence.



Nous sommes actuellement en pleine saison de « Cherry Blossom », ou Cerisiers en fleurs, qui est une période très spéciale pour les Japonais. Après être entré par la porte sud, nous bifurquons en direction du lac Shinobazu, où de nombreux pédalos en forme de canard (on reste en Asie !) slaloment entre les nénuphars ! En son centre, nous croisons le temple de Benten, littéralement noyé dans les cerisiers, qui lui piquent la vedette. Nous croisons ensuite le Kiyomizu Kannon-do, autre temple bouddhique du 17éme siècle, visité par les femmes désireuses d’avoir un enfant. Nous sommes surpris par la gentillesse des Japonais, par leur discrétion et par leur immense respect (ici personne ne cherche à traverser au feu rouge, même si il n’y a aucune voiture qui arrive). Même si la foule est importante dans le parc, le lieu reste calme et serein, en un mot, Zen ! Nous croisons ensuite une pagode à plusieurs étages, un sanctuaire et toujours des dizaines de cerisiers !



Nous partons ensuite en direction du Sensoji, situé à une petite demi-heure de marche de là. Il s’agit là du temple le plus visité de la ville, il renfermerait une statue en or de Kannon, la déesse de la compassion. En tout cas, il ne doit pas être mal avec la déesse du shopping car le site est littéralement envahi de boutiques de souvenirs, du gadget le plus inutile au plus onéreux (l’un n’empêchant pas l’autre). On pénètre dans le temple par l’immense porte du Tonnerre, d’un rouge pétant ! Devant le temple, de l’encens brûle dans un immense chaudron, cela aurait un pouvoir curatif… Le site est baigné par les cerisiers lui aussi, et l’ambiance est un drôle de mélange entre les touristes nombreux et les croyants venus prier. Nous reprenons ensuite la route en direction de notre logement très (un peu trop ?) japonais, allons diner puis nous coucher.



Ce matin, nous avons finalement plutôt bien dormi, ce qui fut une bonne surprise au vu des conditions spartiates. Nous avons petit déjeuner puis sommes partis pour une deuxième journée de découverte de cette ville surprenante, Tokyo ! Nous sommes vraiment surpris car nous nous attendions à une ville surchargée, pleine de gratte ciels et de voitures, il n’en est rien. On trouve même des maisons en plein centre-ville ! Nous décidons de visiter le quartier le plus éloigné pour nous : Shinjuku. Il s’agit du quartier des affaires de Tokyo, comme La Défense à Paris. Ici le béton et le verre sont rois, nous visitons le parc de Shinjuku, lui aussi noyé par les cerisiers puis allons au 45éme étage des bureaux du gouvernement métropolitain de la ville, où nous pouvons profiter d’une ville imprenable sur la ville, et par temps clair, sur le mont Fuji. Pas de mont Fuji pour nous, bien que le soleil soit au rendez-vous ! Nous ne nous laissons pas abattre, redescendons et partons à pied vers le sud.



Après une petite demi-heure de marche sous le soleil à travers un petit quartier résidentiel, nous arrivons dans le parc du Menji-jingu, un immense temple shintoïste. Le Shintoïsme est une religion propre au Japon et de nombreux japonais se considèrent à la fois shintoïste et bouddhiste. Nous sommes impressionnés par la taille des portes, construites à partir d’un cyprès de Taïwan vieux de plus de 1500 ans, bien que le temple ne fut construit qu’en 1920, et reconstruit après les bombardements de la seconde guerre mondiale. A la sortie, nous tombons sur une immense montagne de fûts de saké d’un côté, l’alcool japonais par excellence et une montagne de tonneaux de vin de Bourgogne, offert par la France en guise de symbole de l’amitié entre les deux peuples ! Comme quoi, l’alcool ça permet de rapprocher les peuples, même au Japon apparemment ! Après cette belle visite, nous continuons toujours vers le sud en direction du carrefour de Shibuya.



Ce nom ne vous dit surement rien, et il en était de même pour nous il y a peu ! Il s’agit pourtant de l’une des photos les plus diffusées par les médias quand il s’agit du Japon ! C’est un immense carrefour où toutes les 3 minutes des centaines de tokyoïtes traversent simultanément dans tous les sens, ce qui donne un effet de marée humaine ! C’est un moment sympathique à vivre, bien que l’Inde nous semble plus à même de proposer ce phénomène de marée humaine (et un peu moins civilisée, car les feux rouges en Inde…). L’estomac criant famine (pas en japonais, en français pour le coup), nous sommes partis à la recherche d’un restaurant à sushis ! Athénaïs avait repéré une bonne adresse dans le guide, mais cette dernière étant fermée, nous sommes partis à la recherche d’un kaiten-zushi, un restaurant où les sushis défilent sur un plateau rouleau devant les clients affamés, assis au comptoir. Après quelques minutes de recherches, nous trouvons la perle rare ! Tout est expliqué en anglais et les prix sont imbattables ! Nous nous asseyons et tombons sous le charme de cette forme de restaurant.



Nous goutons à tout ce qui passe devant nos yeux, et c’est un vrai régal ! Le poisson est ultra frais, le riz collant à souhait et Benjamin raffole du Wasabi, la fameuse pate verte qui pimente les sushis ! Après avoir essayé tout ce que le bon dieu tapis roulant pouvait nous proposer, nous sommes repartis repus, convaincu que nous retenterons l’expérience dès que possible ! Nous repartons alors vers le sud, pour rejoindre la rivière Meguro-gawa, qui est bordée de cerisiers en fleurs tout au long de son parcours à travers l’Ouest de la ville. Nous marcherons une bonne heure et demi en suivant son lit, l’eau étant recouverte de pétales de cerisiers, semblables à de la neige ! Nous arriverons ensuite à une station de la Yamanote Line, une ligne de train qui fait le tour de la ville, ce qui facilite grandement la visite des lieux touristiques, éparpillés aux quatre coins de cette immense agglomération. Nous reviendrons ainsi à Ueno, où nous avons pu prendre une douche dans un manga café, un concept tout japonais, où l'on peut lire, se doucher, dormir ou encore surfer sur le net, avant de retourner dans notre maison traditionnelle, prêts à passer une nouvelle nuit, avant d’aller rencontrer une autre légende du Japon, le mont Fuji !