Vendredi matin, nous avons repris un petit déjeuner à la française (Nutella écrit en japonais, jus d’orange frais) puis sommes partis prendre la Yamanote Line, la ligne de train qui fait le tour de la ville de Tokyo, cette fameuse ligne qui fait tant défaut à Paris et qui permet ici d’aller d’un bout à l’autre de la ville sans devoir traverser le cœur (et par conséquent, qui permet d’éviter la foule). Le système est très bien indiqué, en anglais, et il est très facile de l’emprunter en tant que touriste. Nous arrivons au bout d’une bonne demi-heure à la gare de Shinjuku, dans l’optique de prendre un bus pour le Mont Fuji, symbole absolu du Japon.



Il est 9h30 et l’hôtesse d’accueil nous informe que tous les bus sont remplis jusque 14h30 ! Nous tombons un peu de la chaise, mais décidons de reporter au lendemain cette belle visite, les bus n’étant pas encore pleins ! Nous décidons donc de consacrer cette nouvelle journée à continuer de découvrir cette mégalopole de plusieurs dizaines de millions d’habitants qu’est Tokyo. Nous sommes vraiment agréablement surpris par les japonais, par leur gentillesse, leur discrétion et leur volonté d’aider. Nous prenons alors le métro et partons en direction de la station Aoyama Itchome, pour visiter le cimetière du même nom.



Visiter un cimetière ? Ça peut en effet paraitre un peu troublant, voire loufoque ! Mais le cimetière du Père Lachaise est bien l’un des lieux les plus visités de Paris ! Le Japon nous parait pour le moment être un pays calme, où le respect et le calme semblent être à la base de toute relation ou toute action, alors nous étions un peu dans l’expectative en matière de cimetière, des lieux par nature calmes et austères. Nous sommes vraiment tombés sous le charme de cimetière, car il est au même titre que la ville, noyé sous les cerisiers en fleurs ! Les tombes, en majorité shintoïstes, sont parfaitement alignées et entretenues, le Japon dans toute sa splendeur !



Le contraste est saisissant avec les tours de béton et d’acier qui entourent le cimetière et l’alliance de modernité et de tradition qui semble régner à Tokyo trouve ici son apothéose ! Nous décidons le cimetière jusqu’à sa porte sud puis remontons un immense boulevard à plusieurs voies, pour rejoindre les Roppongi Hills, un complexe immobilier polyvalent construit il y a une dizaine d’années et qui comprend un musée, un centre commercial et des bureaux. Au cœur, on trouve une araignée géante, l’œuvre d’art Maman de Louise Bourgeois, que l’on retrouve un peu partout dans le monde. Nous continuons ensuite notre route vers la tour de Tokyo, que l’on aperçoit au loin.



Sur la route, nous croisons de nombreux enfants, donc certains dans d’immenses caddies poussés par des nourrices qui semblent un peu débordées ! Nous croisons d’autres enfants qui reviennent de l’école et qui portent un petit uniforme qui ressemblent de loin à celui porté par nos aubergines parisiennes ! Nous descendons de nouveau un immense boulevard où l’on aperçoit au bout la tour de Tokyo, un symbole de la vie, peint en orange et en blanc afin de respecter les normes de sécurité aériennes internationales. Construite en 1958, elle ressemble à une immense Tour Eiffel de 333 mètres, sans le charme de l’originale !



 Nous traversons ensuite le petit parc public qui jouxte la tour, on trouve ici l’archétype du jardin zen : des galets, une petite rivière, des bonzaïs, des bancs, le tout accompagné par un soleil resplendissant. Nous traversons ensuite pour rejoindre un temple bien connu à Tokyo : le Zojo-ji. Nous arrivons un peu par l’arrière du bâtiment, et nous nous retrouvons de nouveau dans un petit cimetière shintoïste. Les shintos, à la différence des musulmans ou des juifs, mais comme les hindous, pratiquent la crémation et les tombes servent ici à recueillir les cendres des défunts.



 Le Zojo-ji est l’un des temples les plus anciens de Tokyo, il date de 1393 ! Son âge n’est pas son seul atout, il est aussi l’un des plus impressionnants par sa taille et son architecture. Sa porte principale, connue sous le nom de Sangedatsumon, comporte 3 niveaux, qui symbolisent la voie pour atteindre le nirvana, le but ultime des bouddhistes : en effet, le Zojo-ji est un temple bouddhiste, ce qui rappelle combien les japonais mélangent allégrement les deux religions. A la sortie du temple, où la vue sur la tour de Tokyo et les dizaines de cerisiers est agréable, on trouve une énorme cloche de 15 tonnes, considérée comme l’une des plus grandes de l’époque Edo, l’âge d’or du Japon.



Nous rejoignons ensuite les jardins Hama-Rikyu, les seuls jardins payants que nous ayons croisés jusqu’alors, ils se situent sur les bords de la riviére Sumida, qui coupe la ville en deux. Les jardins sont magnifiques et valent le détour, les cerisiers recouvrant une bonne partie du lieu. Nous remontons ensuite vers le quartier de Ginza, connus comme les Champs-Elysées japonais, même si la comparaison tient surtout pour le nombre de boutiques de luxe présentes sur cette artère ! Nous arrivons ensuite au palais impérial de Tokyo, dont l’on ne peut voir que l’entrée, petite déception ici ! Nous abrégeons et allons reprendre la Yamanote Line, dans la gare de Tokyo, d’un style européen en brique, surprenant dans cette ville de buildings de verre et d’acier !



 Notre dernier stop de la journée sera pour le quartier d’Akihabara, aussi connu sous le nom d’Electric Town, qui est le QG de la culture geek à Tokyo et accessoirement du monde entier. Ici tous les bâtiments respirent cette culture avec des mangas à perte de vue, des magasins floqués SEGA ou Nintendo, grands noms du jeu vidéo que l’on ne présente plus. Le surnom d’Electric Town vient de l’après-guerre, quand ce quartier était le repère des revendeurs de matériel électronique à bas prix. Après avoir croisé de nombreux cosplay (déguisements), nous revenons vers Ueno, où nous prenons le train qui nous ramènera à notre cocon pour dormir.



 Ce matin, nous nous sommes réveillés tôt afin de ne pas louper notre bus pour la région des cinq Lacs, où se situe le fameux Mont Fuji. Le Mont Fuji figure sur le dos des billets de 1000 Yen et est la plus haute montagne du Japon avec ses 3776m, il est l’emblème absolu du Japon. Il s’agit en fait d’un volcan né il y a 25 000 ans, entré en éruption 17 fois depuis 781 et endormi depuis 300 ans. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2013, ainsi qu’une bonne partie de la région qui l’entoure. Nous arrivons à 9h15 à Fuji-Yoshida, la plus grande ville de cette région des cinq lacs. Nous sortons du bus puis descendons en direction du lac le plus proche, le lac de Kawaguchi-ko.



 Le temps est calé sur grand bleu et soleil, ce qui facilite grandement l’observation du mont, qui surplombe toute la région. Nous prenons dans un premier le téléphérique qui nous permet de monter à une plateforme d’observation du mont, et la vue est superbe ! Le mont est quasiment découvert, ce qui est rare au vu des nombreux commentaires trouvés sur internet. Nous tombons sur un panneau représentant une geisha et un samouraï, nous ne pouvons pas nous empêcher de tomber le panneau et jouons le jeu ! Nous rejetons un dernier coup d’œil sur la montagne et redescendons à travers la forêt de pins qui longe la montagne.



 Nous partons ensuite faire le tour du lac, où la vue sur le Mont Fuji est vraiment très belle. Nous sommes surpris de ne trouver quasiment aucun cerisier en fleur, là où ils sont des centaines à l’être à Tokyo, cela doit être dû à l’altitude et à la fraicheur relative qui règne ici. Après avoir fait le tour du lac, nous nous redirigeons vers la gare de Kawaguchi-ko puis prenons la route en direction du nord. En chemin, nous nous arrêtons dans un restaurant local spécialisé dans les Udon, les nouilles de la région. Il s’agit de nouilles épaisses délicieuses au blé, servies avec un bouillon et des lamelles de porc ! Bien rassasiés, nous pouvons alors continuer notre marche vers le Fuji Sengen-jija, un sanctuaire shintoïste.



 A notre arrivée au sanctuaire, nous sommes impressionnées par la taille de la porte principale, reconstruite tous les 60 ans, et à chaque fois un peu plus grand, elle-même noyée dans une forêt de cèdres millénaires ! Le sanctuaire est présent dans ce cadre bucolique depuis le 8éme siècle ! Nous avons la chance d’arriver pendant un mariage, et Athénaïs est sous le charme des tenues traditionnelles portées pour l’occasion ! Nous restons une bonne demi-heure à observer ces moments uniques pour ce couple de japonais. Nous revenons ensuite vers la gare de Fujisan, prenons le bus et revenons à Tokyo.



 Nous avions décidé ce soir de retenter un Kaiten-zushi, un restaurant où les sushis défilent devant nous sur le comptoir et où la serveuse compte le nombre d’assiettes à la fin du repas pour déterminer l’addition. Nous avons trouvé un de ces restaurants, parmi les préférés des locaux, dans le quartier d’Ueno et nous avons alors gouté à tout ce qui nous donnait envie, et il y en avait beaucoup ! Le poisson est ultra frais et les makis sont faits à la demande, un vrai bonheur ! Nous comptons les assiettes puis retournons nous coucher, demain nous partons découvrir le nord du Kantô, et plus particulièrement la région de Nikko !