Ce matin, nous quittons Dali pour Shanxi. Dis comme ça, ça ne parait pas être la mer à boire. Et pourtant ! Nous avons d’abord suivi les conseils de notre guide papier qui nous disait d’attendre le bus à la porte Ouest, puis des touristes qui nous ont dit d’aller à la porte Est (donc de traverser toute la vieille vielle). A la porte Est, nous sommes de nouveaux confrontés à une sensation unique : nous sommes entourés de personnes qui ne comprennent absolument rien à l’anglais ! Nous avons téléchargé une application qui traduit le latin (Français/Anglais) en pictogrammes chinois. Nous allons donc de chinois en chinois avec le pictogramme BUS sur notre téléphone. Absolument personne pour nous renseigner, même si la demande se fait en chinois… Le désespoir nous guette, et notre départ de Dali s’éloigne !



Et là, telle une lueur dans les ténèbres, un rayon de soleil dans les Hauts de France, ou une tranche de bacon dans le fin fond de l’Iran, nous tombons sur une jeune chinoise qui étudie… l’anglais ! Elle nous accompagne jusqu’à l’arrêt de bus, qui s’avère être un simple panneau posé sur le bord de la route, où devant notre désespoir apparent de nombreux taxis nous proposent des tarifs prohibitifs pour rejoindre notre destination. La barrière de la langue nous revient en pleine face quand il s’agit de trouver le bon bus (les bus ne font que passer), car rien n’est écrit en latin ! Nous demandons à notre amie de la providence de nous écrire Shaxi en pictogramme et tentons tant bien que mal de reconnaitre un chapeau chinois, une maison et des arbres allongés (ce qu’un français voit en regardant Shaxi en chinois !).



Après de très nombreux essais infructueux, nous voilà partis dans un petit bus, qui ne paie pas de mine, mais qui a le mérite de nous amener à destination. Enfin ça c’est la théorie, car après une dizaine de kilomètres, la « responsable » des tickets, nous explique qu’elle va nous déposer dans une autre ville, mais qui se situe à 15km de notre destination ! Elle tente en vain de parler en chinois avec Athénaïs puis finit par éclater de rire, ce que nous faisons immédiatement aussi, tant la situation est ridicule ! Nous avons le droit aux chinois dans toute leur splendeur, entre la voisine de Benjamin qui crache par tout, sur le sol et même sur elle ( ?), et le voisin d’Athénaïs qui fume dans le bus sans ouvrir la fenêtre. Bref, nous quittons la civilisation et nous nous enfonçons dans la campagne chinoise.



Après avoir payé les tickets, nous avons roulé une bonne soixantaine de kilomètres, avant de rentrer sur l’autoroute, qui est tout aussi moderne que ce que nous connaissons en France. La responsable du bus repasse dans les couloirs pour faire payer le péage (on se demande bien pourquoi elle ne l’a pas pris au moment où nous avons payé le ticket ?). Les chinois ont leur logique, comme leurs cousins indiens, quiconque tente de la comprendre finirait surement par se perdre dans les méandres de l’illogisme.



Nous arrivons donc à notre étape, où le bus nous dépose sur la route en direction de Shaxi, qui ne se trouve plus qu’à 15km, bien moins que les 120km du départ ! Nous avons à peine le temps de poser nos sacs, qu’une Mercedes flambant neuve, le type de voiture qui a le prix d’une maison, s’arrête. Un chinois sapé sur son 31 nous demande si nous allons à Shaxi, et si nous voulons qu’il nous dépose. Ça sera la deuxième surprise de la journée, après notre anglophone du matin !



Après 30 minutes de route à travers les montagnes où nous avons le temps de réfléchir sur le contraste entre le bus aux crachats et la Mercedes aux sièges en cuir, nous arrivons enfin à destination. Coup de chance (Athénaïs) ou manque de bol (Ben), nous arrivons le jour du marché ! Nous nous empressons de prendre notre chambre d’hôtel puis partons profiter du marché, où nous achetons de délicieuses clémentines, qui ont la taille d’une balle de ping pong (nous sommes en Chine !). Shaxi est un village très bien conservé, la place du village où se situe une scène de théâtre et un temple que nous visitons semblent figés dans le temps. Nous en profitons pour faire le tour du village, tel un voyage dans le temps. Le temps est propice à la ballade, nous avons un grand ciel bleu et un soleil qui donne toute sa chaleur.



Nous adorons ce petit village composé en grande majorité de petites maisons typiques en bois, ce qui lui donne vraiment un charme particulier. Les routes du thé et des chevaux, un peu moins connue que la fameuse route de la soie, ont laissé leur empreinte ici. Des cours traditionnelles, des rues sineuses en font une très belle bourgade qui a un charme fou. Après notre ballade, nous retournons au marché car Ben a mangé toutes les clémentines en un temps record !



Nous nous posons sur un magnifique banc en pierre, où une chinoise était en train de tricoter des chaussons. Nous sommes ensuite rentrés à l’hôtel pour planifier notre journée du lendemain, puis sommes allés manger dans le froid (le soleil étant reparti avec sa chaleur), des nouilles excellentes et une bonne bière locale, la Dali. Athénaïs craqua même sur les pates au bacon, lointaines cousines de nos pâtes carbonara ! Nous rentrons ensuite à l’hôtel, où surprise, les lits sont chauffants, ce qui semble donc être une coutume dans cette région du pays. Demain, nous partons pour la ville de Lijiang, classée à l’UNESCO.