Hier matin, nous avons pris la route pour Dali. Nous découvrons petit à petit ce qu’est la Chine, cette grande inconnue qui attire que clichés et préjugés quand on pense à elle. Pour commencer, nous avons pris un taxi pour la gare de bus de Kunming. Kunming possède 4 gares de bus, une pour chaque point cardinal. Nous trouvons rapidement un taxi, dont le chauffeur est enfermé derrière une cage en plastique par balles. Curieux, mais peut être nécessaire à la nuit tombée ? Nous devons systématiquement montrer notre destination écrite en mandarin, l’anglais étant toujours absent du décor. Nous avons même le droit à un compteur ! A notre arrivée à la gare routière, Athénaïs étant passée maitre en chinois, nous trouvons rapidement le bus pour Dali. DAAAA LIII !  



Les 5 heures de bus passent à une vitesse dingue, le sommeil lié au décalage horaire aidant. Nous avons eu le droit à un arrêt à une station-service, ce qui en France n’aurait pas donné lieu à un article en soit, mais en Chine… La station est ultramoderne et propre, et est composée d’une bonne quarantaine de petites échoppes : saucisses, bacon, nouilles, riz, fruits !! Nous arrivons vers midi à Dali, mais pas le Dali qu’on voulait ! Et oui en Chine, deux villes peuvent avoir le même nom, tout va bien ! Nous sommes à Xiaguan, la nouvelle ville de Dali, située à 12 km au sud de l’ancienne ville ! Nous prenons donc encore un bus avec nos rudiments de chinois pour enfin arriver à Dali !




Nous commençons par prendre nos marques dans notre hôtel, qui s’avère être d’excellente qualité ! Nous trouvons une réceptionniste qui parle un peu anglais, ce qui nous rassure, mais pour pas longtemps car nous croisons rapidement son collègue, qui lui ne parle pas un mot ! Nous partons ensuite à la découverte des 3 pagodes, un site touristique situé au nord de la ville. Nous sommes surpris par le nombre de touristes chinois : nous sommes en plein milieu de la semaine et le site est plein ! Nous prenons quelques photos et revenons dans la vieille ville, n’ayant pas été séduit par cette ambiance Disneyland et grosse ficelle pour les touristes.



Nous arrivons donc la vieille ville de Dali, ville fortifiée située à mi-chemin entre les monts de Jade (4000m) et le lac Herai. Elle est le centre de la culture Bai, une minorité de plus d’1 million et demie d’âmes. Nous rentrons par l’une des nombreuses portes dignes d’un château fort chinois avec ses nombreux toits pointus. Les rues sont bien conservées, et on sent ici toute l’importance de Dali du temps de l’indépendance du Yunnan qui dura tout de même 500 ans avant de tomber dans l’escarcelle chinoise. La vieille ville abrite de nombreux shops à touriste, ce qui nous montre l’ingéniosité des chinois pour concevoir et vendre des objets tous plus originaux les uns que les autres. Nous croisons également une église catholique, qui n’a de catholique que le nom, vu le design tout chinois de l’édifice !



Nous profitons de cette fin de journée pour nous imprégner de cette atmosphère, en goutant la cuisine locale bien sûr ! Oubliez Internet, la voiture voire même la roue ! Athénaïs a trouvé ici l’invention qui va changer la face du monde (et de ses fesses !) : le matelas chauffant ! En effet, nous avons été surpris par le manque de chauffage dans notre chambre d’hôtel et par ce drôle de fil électrique qui filait droit vers notre matelas. La curiosité d’Athénaïs fut récompensée : la voilà toute contente de se retrouver dans un lit bouillotte ! On vous laisse deviner comme fut la nuit !



Ce matin, nous avions décidé de faire une petite grasse matinée car la journée était dédiée à la découverte de Dali et de ses environs. Après un brunch copieux (bacon !!!), nous sommes partis à pied en direction du lac Herai, qui se situe à 45 minutes à pied de notre hôtel. Son nom signifie le lac oreille, on vous laisse deviner sa forme ! Nous traversons de petits villages et de nombreux potagers où les habitants sont affairés à retourner, biner, creuser et j’en passe ! Nous arrivons ensuite à Caicun, sur la rive du lac, où nous louons un scooter. Un scooter chinois ? Oui un scooter chinois, et électrique qui plus est ! Il est 13h22, nous souhaitons le louer 4h, donc nous demander à pouvoir le rendre à 17h22 (jusque-là, on est niveau CP ?), ce que notre loueuse ne comprend pas, elle veut qu’on le rende à 17h, car 17-13 = 4h CQFD ! Ne cherchez pas une logique, il n’y en a pas. Les mathématiques sont pourtant réputées pour être un langage universel, sauf pour la Chine ! Comme l’anglais en somme !



Nous voici donc partis en longeant le lac jusqu’au petit village de Xizhou (prononcé Zizou !), où se tenait un petit marché local avec de nombreux habitants habillés de manière traditionnelle. Athénaïs s’en donne à cœur joie pour les photos et les chinois semblent surpris de croiser des occidentaux, bien qu’ils tentent encore et toujours de nous parler en mandarin ! Nous visitons une maison traditionnelle Bai, et nous enfilons même des chapeaux, ce qui nous plonge dans un énorme fou rire, tout en laissant nos voisins chinois de marbre. Le choc culturel on vous dit ! Nous testons la street food encore une fois (Paix à nos hépatites), et tombons sur une crêpe à la farine de riz, fourrée d’une knacki, de pommes de terre râpées, de cacahuètes et de choux. Dis comme ça, ça ne semble pas mangeable. Et pourtant c’est délicieux ! Ça doit être la magie de la cacahuète !



Nous repartons de Zizou (sans coup de boule aucun, promis !), mais après quelques minutes de route, notre magnifique monture qui roule au maximum à 30km/h semble vouloir nous lâcher. Plus de batterie ! Là, au beau milieu de nulle part ! Nous arrivons à pousser l’engin jusqu’à une sorte de garage clandestin où nous rechargeons la bête pendant une vingtaine de minutes. Nous repartons. Puis rebelote, la machine semble à bout de souffle. Nous rechargeons, prions les dieux d’arriver avant 17h22 sinon notre chinoise va devoir nous réexpliquer les mathématiques ! Après 3 km en descente, et de nombreux coups de reins pour alléger la sentence, nous arrivons finalement à destination, le tout accompagné d’un magnifique sourire à notre calculatrice sur pattes !  



Nous rentrons ensuite à pied en direction de la vieille ville de Dali, où nous mangerons de délicieuses nouilles avec des baguettes. Des baguettes chinoises, le cauchemar de tout bon occidental qui respecte, bien élevé par des parents abonnés à la fourchette à gauche et au couteau à droite. Ici rien de tout cela, baguette et basta ! Après quelques minutes d’entrainement intensif, nous semblons prendre nos marques et nos nouilles ! Le repas fut bienvenu, la crêpe au knacki n’étant pas des plats les plus nourrissants qui soient ! Nous rentrons ensuite dans notre chambre d’hôtel (celle avec le lit chauffant !!), demain nous partons pour Shanxi, à 2h de route vers le Nord du Yunnan.