Nous sommes donc partis en début de matinée vers Lijiang, ville classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Pour ce faire, nous avons dû repartir dans la ville où la Mercedes nous avait pris hier, mais dans une petit bus ce coup-ci, avec un chauffeur qui ne connaissait que la première vitesse. Après être arrivé à destination, nous avons dû changer pour un plus grand bus, qui lui partait dans une demi-heure, le temps que nous soyons bien gelés même si Benjamin avec ses talents de sinophone trouva du thé chaud (récha en chinois !). Nous voilà donc partis sur l’autoroute pour la fameuse Lijiang qui laisse tant de voyageurs indécis et partagés.



Cette indécision vient principalement du fait que les chinois ont une drôle de manière de mettre en valeur leur patrimoine et une fâcheuse tendance à le « disneylandiser ». Nous arrivons donc à Lijiang en début d’après-midi, le temps de déposer nos sacs, de prendre notre chambre et nous partons à la découverte de la fameuse. Lijiang est connue pour son centre historique, composée en immense majorité de maisons traditionnelles en bois. Nous commençons par rentrer par la porte sud, qui se situe juste à côté de notre hôtel.



Nous sommes surpris par le peu de touristes que nous croisons, là où la majorité des articles que nous avions lus nous parlaient d’une ville bondée. Le temps est couvert, mais c’est surtout le froid et le vent qui rendent cette journée, un peu complexe. Nous remontons la vieille ville en longeant l’un des nombreux canaux, qui nous mènent à la place du Vieux Marché, remplie de boutiques à touristes, ce qui gâche un peu l’attrait du site. C’était à l’époque le fief des marchands Naxi, le peuple de la région. Ce sont des familles matrilinéaires, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Nous avons continué ensuite vers le Nord, et nous avons croisé l’un des symboles de la ville, les fameux moulins à eau, qui ne cassent pas trois pattes à un canard laqué.



Le site fait très artificiel, bel exemple de la disneylandisation citée plus haut. Nous suivons encore le canal pour arriver à l’étang du cheval dragon noir, un joli parc situé à la lisière nord de la ville. Le lieu est connu car très utilisé pour vendre le Yunnan à l’étranger, malheureusement pour nous, les nuages étant bas, la vue sur la montagne se fera dans notre imagination. Le parc est rempli de petits pavillons traditionnels, ce qui donne un semblant d’authenticité, chose rare dans le coin. Nous redescendons ensuite vers les moulins à eaux, qui sont collés à une immense place qui se veut traditionnelle (mais où l’on trouve un Mcdo, un KFC et un Pizza Hut !). Nous tombons sur de nombreux groupes de chinois qui dansent tous ensemble sur une sorte de flash mob mais en version locale.



Ce fut l’un des moments les plus authentiques de notre journée, car nous l’avions déjà vu à Kunming et cela semble courant en Chine. Nous suivons de nouveau un canal, qui longe une nouvelle ruelle de petites maisons en bois traditionnelles. Nous craquons sur un magasin de yaourts frais, qui propose de le mélanger à une multitude de fruits tous aussi frais : fraises, mangue, kiwi, papaye (beurk) ou encore haricots rouges (??). En route, nous cherchons la poste pour poster nos cartes postales mais « Post Office » semblait être trop complexe pour l’office de tourisme local ! Nous le trouvons finalement après moult recherches. Nous avons ensuite continué vers le sud de la ville, nous traversons le marché de Zhongyi, qui ressemble un peu à son lointain cousin indien, avec les étals de légumes frais, de viande à l’air libre et de fruits colorés.



C’est de loin le quartier le plus typique de la ville, et on voit bien que ce marché est un marché pour les locaux, pas pour les touristes. Nous continuons ensuite vers le bassin du cheval dragon blanc, qui est l’un des derniers bassins où l’on retrouve la séparation en 3 bassins : un pour la lessive, un pour les légumes et un pour l’eau potable. Le bassin est situé juste à côté d’un immense temple bouddhiste, qui semble en sommeil depuis quelque temps. Bien fatigués par ces nombreux pas dans cette ville « historique », nous retournons à l’hôtel pour nous coucher tôt, car demain nous partons pour les Gorges du Saut du Tigre, un trek d’un niveau apparemment relevé !