Avant-hier, nous avons quitté le Sikkim pour retrouver le Bengale Occidental, que nous avions quitté il y a une semaine. Le Bengale Occidental fait partie de ces états indiens qui n’ont d’existence que leur nom, mais qui sont en fait des vrais puzzles d’ethnies, de religions et donc où la cohésion nationale n’est pas forte. Le Bengale Occidental, majoritairement hindou, a été créé par les britanniques en 1905 pour des questions purement administratives afin de le séparer du Bengale Oriental, majoritairement musulman. A l’indépendance, la partition de l’inde amena un Pakistan Oriental (futur Bangladesh) et un état de la fédération indienne : le Bengale Occidental. Ajoutons à cela les « conquêtes » des Britanniques sur les voisins tibétains, népalais et sikkimais, on retrouve le Bengale Occidental actuel. Ces conquêtes, ce sont précisément Darjeeling et Kalimpong, la destination du jour.



Kalimpong est située à 1250m d’altitude et comme sa grande sœur Darjeeling, possède une vue imprenable sur le Khangchendzonga et ses 8598m ! Kalimpong fut pendant longtemps le siégé des rebelles armés du Gorkhaland, qui ont obtenu une autonomie plus prononcée depuis les années 2000. Sa vue sur l’Himalaya, ses magasins bouddhiques, ses temples, ses gompas ou encore ses églises invitent à la visiter. Nous commençons donc cette visite de Kalimpong (littéralement la forteresse (Pooong!) du roi (Kalim), par l’un de ses gompas, le Tharpa Choling Gompa, dont absolument aucun des habitants ne fut capable de nous indiquer la direction, situation plutôt courante en Inde ! Ce Gompa tibétain renferme de nombreuses statues du bouddha, dont notamment celles liées au temps : passé, présent et futur. Nous avons eu la chance aussi de visiter le petit musée attenant, qui renferme des objets plus ou moins intéressants (de la maquette en allumettes, aux livres tibétains très anciens !).



Nous continuons ensuite un peu plus bas dans la ville en direction du Thongsa Gompa, qui est lui un monastère bhoutanais. L’édifice est entouré de 219 moulins à prière, dont certains de taille importante. Comme tout gompa, il se visite en faisant le tour du bâtiment dans le sens des aiguilles d’une montre, tout en tournant ces moulins à prière. Les plus pratiquants le feront plusieurs fois, et en chantant ! Ce gompa est beaucoup plus ancien que le premier, il date de 1692, ce qui se voit dans certains détails du bâtiment. Après tous ces gompas, nous sommes rentrés pour diner à l’hôtel, où nous avons choisi de faire confiance à notre hôte : un excellent thali (repas) végétarien, avec des papads (pain frit) !



Hier matin, nous sommes montés jusqu’au Durpin Hill, qui est le point culminant de la ville de Kalimpong. Au sommet, se trouve le Zong Dog Palri Fo-Brang Gompa, appelé aussi Durpin Gompa, ce qui nous va plutôt bien, le premier nom étant quasiment imprononçable ! Il fut consacré par sa sainteté le Dalaï Lama en 1976. Ses fresques sont particulièrement mises en valeur par la vue imprenable offerte sur les montagnes. Plutôt rare dans la région, de nombreux stupas ornent le jardin. Le monastére rassemble de nombreux réfugiés tibétains ayant fui l’oppression du gouvernement chinois. Ces derniers ont grandement contribué à la construction de l’édifice.



Nous profitons de la descente vers la ville pour nous arrêter au Rishi Bankim Chandra Park, un parc bien indien (pigeon en béton, chemins en brique, plantes en désespoir) et ensuite pour visiter l’église McFarlane, qui dénote dans cette ville indienne. Nous continuons notre visite par le Haat Bazar, le grand marché du samedi qui voit affluer des habitants de tous les villages aux alentours, venus faire le plein de légumes, de fruits et de fromage (de yak ?). Les contrefaçons North Face font face aux étals de chaussettes, de pulls et de bonnets même si la température en journée est de 25 degrés ici ! Nous rentrons ensuite à l’hôtel, pour reposer nos pieds endoloris. Nous dinons encore un bon thali à l’hôtel.



Ce matin, nous sommes remontés au Durpin Gompa pour assister à une cérémonie en l’honneur de Serge Lama ou quelque chose comme ça. Non sérieusement, tout ce que l’on a compris c’est qu’un type est mort, puis il est revenu dans la peau d’un petit enfant, le 8éme lama. Et de nombreux pèlerins étaient là pour rendre visite à ce petit enfant, qui n’en avait strictement rien à faire, il était bien plus passionné par son Iphone (à 5 ans !) que par la foule qui se tenait autour de lui. Il y avait 5 bonhommes qui tournaient autour de lui avec des chapeaux XXL, tout en chantant ! Le spectacle valait vraiment le coup d’œil, le site aidant au mysticisme de la chose ! Nous sommes ensuite redescendus en ville pour prendre une jeep vers Bagdogra, où nous avons pris un avion pour Calcutta, où nous passerons la nuit.