Hier matin, nous avons dû dire au revoir à nos partenaires, Barka et Thierry ! Ce fut cependant pour la bonne cause car nous avons pris une jeep pour Gangtok, la capitale du Sikkim, située à 6h de route de Yuksom, où nous avions passé les 3 derniers jours. 6h de route en jeep partagée, ça donne 11 personnes dans une jeep où l’on mettrait à peine 7 personnes en Europe… Mais bon ça permet de faire des rencontres, de papoter et de s’approcher au plus près (sans jeu de mot) de la population locale.

 

6h pour faire 120km, ça vous donne une idée de l’état des routes ici, plus proche de pistes de savanes que de véritables routes de montagne ! Les paysages sont absolument magnifiques, ce qui vaut bien les heures passées sur cet enfilement de cailloux et de goudron déglingué ! Nous avons pu profiter de points de vue exceptionnels sur le Khang chendzonga et ses copains, tous situés à plus de 7000 mètres d’altitude, ce qui laisse rêveur sur la condition humaine et sa petitesse face à la démesure de la nature ! Petitesse d’autant plus forte que nous sommes toujours 11 dans notre jeep !



L’arrivée à Gangtok est vécue comme une vraie libération, avec un débarquement qui fera cependant moins de victimes que son grand aïeul de 1944 ! Après avoir pris possession de notre magnifique chambre d’hôtel (néon au plafond, murs jaunes pisses, portes vertes fluo, sans fenêtre et avec une belle moquette au sol, le tout emballé pesé pour 10€ la nuit), nous décidons de consacrer notre après-midi à la visite de Gangtok, ses 100 000 habitants (une goutte d’eau à l’échelle de l’Inde) et de ses ruelles avenantes. Une remarque : Gangtok est propre, calme et très éloignée de l’image que l’on peut avoir d’une ville indienne « classique » ! Nous y découvrons même une grande avenue piétonne, sorte de saint graal dans ce pays où le trottoir est un concept encore regardé avec scepticisme ! Nous profitons aussi de cet après-midi pour visiter l’Enchey Gompa, un beau monastère situé au sommet (surprenant !) de la montagne sur laquelle Gangtok répand ses kilomètres de ruelles. Le Gompa est un bel exemple de ce qui se fait dans la région, et offre une belle vue sur la vallée.



Ce matin, nous avions décidé de nous reposer un peu, et de profiter de notre belle chambre d’hôtel. Nous nous sommes donc réveillés à 7h30 ce qui peut légalement être considéré comme une grasse matinée quand le standard était de 5h30 ces derniers temps. La destination du jour s’appelle Rumtek, rapidement transformé en Rumsteck par Benjamin. Le départ en jeep fut folklorique, car nous avons dû attendre de trouver des partenaires de galère afin de remplir cette dernière. Rrrrumtek, Rrrrumtek ! Athénaïs donna le meilleur d’elle-même afin d’attirer le chaland, sous les regards et les sourires des indiens, perplexes quant à l’efficacité du dispositif ! Une bonne poignée de minutes plus tard, nous voilà partis. Rumtek consiste en un petit village situé juste en face de Gangtok, sur l’autre versant, mais tout de même à 26km !



Rumtek est connu pour son immense Gompa, construit dans les années 60, pour remplacer le Gompa de Tsurphu, au Tibet, qui fut détruit pendant la révolution culturelle chinoise. Le Gompa est gardé par l’armée indienne, ce qui est surprenant, car les lieux bouddhistes sont rarement la cible d’attaques. Après un bref contrôle de sécurité, nous entrons enfin dans l’enceinte du Gompa, impressionnés par sa dimension, bien plus grande que ses copains sikkimais. Nous sommes entourés de jeunes moines, des moineaux, qui sont ici pour étudier la théologie bouddhiste. Après cette visite du Gompa, nous partons en direction du Old Gompa, qui comme son nom l’indique, est l’ancien Gompa de Rumtek. Sur la route, nous croisons de nombreux enfants, prêts à échanger avec nous, sourires et bonne humeur.



La route est verdoyante, décorée tout du long de drapeaux de prière. Le Old Gompa est très différent du nouveau, et est dans un endroit bien plus reculé, ce qui lui donne une atmosphère somme toute particulière. Nous avons eu la chance de visiter le gompa qui était fermé mais qu’un élève eut la gentillesse de nous ouvrir les portes. De nombreux moines étaient en train de faire de la poterie (Des bouddhas !!), ce qui nous rappela une certaine artiste vannetaise.

 

 Après cette ultime visite, nous sommes retounés à Gangtok, où nous avons eu la chance de croiser un chauffeur de taxi, fan de Benzema et de Zidane, qui n’avait jamais mis les pieds ailleurs que dans les montagnes indiennes. Nous passons l’après-midi à nous reposer, demain nous changeons de crémerie, nous partons pour Kalimpong, au Bengale Occidental.