Hier matin, nous nous sommes réveillés dans la cité de la joie, Calcutta. Afin de profiter de nos derniers instants en Inde, et d’éviter d’être confrontés à l’horreur des villes indiennes (pollution, misère, bruit, pas de trottoirs etc…), nous sommes descendus en métro vers le temple de Kali, le Kalighat. Ce temple est certainement le lieu le plus saint de la ville pour les hindous, et semble être à l’origine du nom de la ville. L’atmosphère est bien plus impressionnante que le temple en lui-même, Kali étant vénérée par de nombreux fidèles dans cette région de l’Inde. Nous sommes ensuite partis en direction du Victoria Memorial, symbole parmi les symboles de Calcutta.



Ce monument immense est un mélange entre le Taj Mahal et le savoir-faire britannique ! Il fut construit pour célébrer le jubilé de diamant de la reine Victoria (en 1901) mais ne fut achevé que 20 ans après la mort de cette dernière. Il faut avouer que ce bâtiment partait avec deux handicaps majeurs : la capacité du monde du bâtiment à respecter les délais et la lenteur bien souvent excessive du monde indien ! Juste à côté se trouve la cathédrale St Paul, qui fut construite dans un style british au possible ! Construite en 1847, elle souffre aujourd’hui de la pollution et d’une communauté catholique somme toute peu important au regard des 15 millions d’habitants que pèse Calcutta !



Nous avons ensuite fini notre journée par du shopping, l’Inde étant un grand producteur de textile en tout genre ! Nous en sommes à 2 mois et demi de voyage, et certains vêtements commencent à tirer la langue sérieusement. Après cet arrêt au stand textile, nous partons en direction de l’aéroport, où nous prenons notre vol pour un autre géant asiatique : la Chine et plus précisément Kunming. Kunming est la capitale du Yunnan, région frontalière de la Birmanie, du Laos et du Vietnam. Nous disons au revoir à l’Inde de la plus étrange des manières, c’est-à-dire à bord d’un vol China Eastern Airlines ! A notre arrivée sur le territoire chinois, premier contraste : tout le pays est à l’heure de Pékin, bien que nous ne soyons pas très éloignés de Calcutta (2h de vol), le décalage horaire est de 2 heures et demi ! Nous passons les douanes et l’immigration de manière très souple, ce qui est loin de l’image donnée par les chinois à l’étranger (notamment le service des visas à Paris, aussi sympathique qu’une porte de prison !). Deuxième constat : il fait froid (nous sommes à 1900m)! Il est 7h du matin, et on se les gèle !! Troisieme constat : les chinois nous parlent tous en chinois comme si il était logique que nous parlions parfaitement leur langue, le tout avec un niveau sonore digne d’un stade de football ! Ce sera notre premier fou rire en Chine. Nous croisons ensuite un canadien de Vancouver, habitant à Kunming, et parlant un chinois apparemment de qualité (surprenant un occidental qui parle chinois !) et nous permet de partager le taxi jusqu’à notre hôtel, où nous comprenons assez rapidement l’ampleur de la tâche qui nous attend : ici, personne ne parle anglais !



Nous profitons de cette heure matinale pour dormir un peu, et nous remettre de notre vol au beau milieu de la nuit. Vers 11h30, nous partons à la découverte de Kunming, métropole de 4 millions d’habitants, située aux confins de l’immense Chine, sur l’ancienne route de la Birmanie. La Chine nous surprend par son niveau de développement digne de l’Europe (à Kunming du moins). La ville est un copier-coller d’une ville américaine, avec de larges boulevards et des trottoirs immenses, ce qui invite à la promenade.



Nous commençons par deux pagodes : la Pagode de l’Ouest et la Pagode de l’Est, qui sont situées l’une en face de l’autre. Elles nous rappellent certains temples balinais par la superposition de toits dans un ordre croissant. Nous remontons ensuite à pied vers le Parc du lac d’Emeraude, un immense parc situé en plein milieu de la ville et qui est composé de nombreux bambous immenses ! Le lieu est propice à la détente et de nombreux chinois dansent, chantent ou jouent autour de nous. Le soleil est de la partie et le thermostat frôle les 25 degrés, bien loin de la fraicheur matinale.



Nous allons ensuite changer de l’argent à la banque, ce qui donnera l’occasion de vérifier que les chinois ne parlent toujours pas un traitre mot d’anglais : après avoir essayé « Toilets », « Restroom », WC, « Water Closet », nous finissons par mimer un geste sans équivoque pour nous voir indiqué la direction… des toilettes ! On sent qu’apprendre quelques rudiments de chinois ne sera pas une mauvaise idée ! Après cette belle tranche de fou rire, nous partons visiter le dernier monument de la journée et pas des moindres : le temple de Yuantong, un temple bouddhiste vieux de 1600 ans.



Comme ses copains thaïlandais, ce temple est régulièrement rénové, ce qui laisse peu transparaitre cet Age avancé ! Nous entrons bien sûr par une immense porte aux toits cornés, typiques des temples chinois. Viens ensuite un petit bassin d’eau ou se situe un petit ensemble, puis l’immense cœur où se trouve un bouddha gigantesque, ce qui nous rappelle furieusement les nombreux gompas vus au Sikkim. Après cette visite emprunte de spiritualité, nous revenons à l’hôtel afin de reposer nos jambes bien endolories et de planifier notre journée de demain, où nous rejoindrons le sauveur, el Salvador : Dali !