Vendredi matin, nous avons commencé la journée sous le soleil, accompagné d’un petit déjeuner original (chocolat chaud hyper sucré pour les filles et café ultra rallongé pour Benjamin), puis nous avons pris un bus pour YuangYang à 11h34 (un vrai horaire SNCF), qui était ce jour-là le seul à pouvoir nous amener voir les magnifiques rizières en terrasse, que l’on retrouve dans tous les offices du tourisme du Yunnan.



Nous arrivons donc en milieu d’après-midi à YuangYang, où nous faisons la rencontre de Wanji, un chinois bilingue (ça existe ?) qui nous propose de partager le taxi jusqu’au village de Pugaolao, situé en plein milieu des rizières. Le temps est brumeux, et il est difficile de percevoir ces dernières. Arrivés à l’hôtel, notre ami chinois souhaite manger un bout avant d’aller voir le coucher du soleil sur les rizières, nous décidons d’aller faire un tour dans le village avant de le rejoindre pour ce programme plutôt sympathique. Nous avons eu un tout autre programme : au bout de cinq minutes, Benjamin manque de se faire renverser par un chauffeur (chauffard ?) de taxi, il évite la voiture de justesse puis hurle de surprise et de colère.



 Après avoir repris ses esprits, Benjamin rejoint Frédérique et Athénaïs de l’autre côté de la route, où l’abruti (par non-respect, nous l’appellerons comme cela) cherche à en découdre avec Benjamin, avoir failli le tuer ne semble pas lui suffire pour la journée. Benjamin l’envoie bouler, et tente en vain de lui faire comprendre qu’il a failli le tuer. Nous continuons à marcher, jusqu’à ce que l’abruti revienne, mais armé d’un gros couteau à cran, avec une belle lame qui fait la taille d’une main d’adulte ! Rappelons que nous ne parlons pas un mot de chinois et que ce dernier se met à courir après nous, un couteau à la main ! Nous tentons de nous cacher dans la cuisine d’un restaurant, ne souhaitant pas mourir à cause d’un abruti de chinois.



Ce dernier parvient à nous retrouver (grâce à l’aide de gentils chinois qui auraient fait de bons français dans les années 40), et défonce la porte de la cuisine ! Athénaïs parvient à s’échapper et part demander de l’aide à notre ami chinois bilingue, le seul à même de dénouer la situation. Après l’arrivée de notre sauveur du jour, le chauffeur (dont le couteau a bizarrement disparu) invente une histoire rocambolesque, allant jusqu’à dire que Benjamin avait abîmé son taxi avec sa chaussure, ce à quoi Benjamin ne put qu’exploser de rire, tant le mensonge était gros. Après de longues minutes de film d’horreur en version originale (bien sûr personne ne parle un mot d’anglais), l’abruti nous réclame de l’argent !



Tout s’explique, sortir un couteau cranté pour soutirer de l’argent, voilà une scène qui semble banale en Chine, tant les villageois rigolent de la situation et ne cherchent pas à nous aider. Après ces longues minutes, l’exaspération est à son comble et nous décidons de retourner à notre hôtel, sous les conseils de notre ami. Après quelques minutes, l’abruti refit surface, mais ses ardeurs furent refroidies quand le responsable de l’hôtel lui fit comprendre que nous ne paierons pas, et que si il voulait appeler la police (ce que nous ne voulions pas au départ, pour éviter de partir dans des procédures… en chinois !) qu’il le fasse, ces derniers seront surement ravis d’apprendre qu’il a tenté de tuer 3 étrangers, dont un qu’il avait failli renverser avec sa superbe conduite.



La soirée fut un peu chamboulée, nous tenions à raconter cette scène sur le blog, l’idée quand nous l’avons créé n’étant pas de faire une belle carte postale, mais au contraire de raconter notre voyage, au plus près de ce qu’il est ! Après un repas vite pris, nous convenons d’un horaire pour le lendemain avec notre ami chinois et allons-nous coucher, un peu barbouillés par cette drôle de mésaventure !



Le lendemain, nous partons donc explorer les rizières, qui étaient la raison d’être de notre venue à YuangYang ! Devant l’énorme brouillard qui squatte les montagnes, le moral n’est pas au beau fixe ! Nous commençons par la visite d’un village, où l’on vit encore dans la boue et la paille, bien loin des standards de la ville chinoise, que nous avions vu jusque-là.



Nous avons beaucoup de mal à échanger avec les chinois, riches ou pauvres, modernes ou pas, car personne ne parle anglais à part notre ami, et nous ne souhaitons pas le transformer en traducteur personnel ! Peu après cette visite de village, nous retrouvons le soleil, qui est enfin de la partie, et qui dévoile ces magnifiques rizières, qui font la renommée de la région.



Nous continuons toute la matinée à aller de villages en rizières, de rizières en villages, tous plus beaux les uns que les autres ! Pour le déjeuner, nous nous arrêtons au marché, où de nombreuses Hanies, l’ethnie qui vit dans ces rizières, sont descendus des villages pour vendre leurs fruits et légumes, vêtues de leurs plus beaux accoutrements, dont les principaux sont rose fuchsia, ou encore bleu turquoise !



Athénaïs s’en donne à cœur joie, les locaux étant particulièrement curieux, même si le sourire, si présent chez leurs voisins thaïlandais ou laotiens, est l’absent de la journée ! Nous n’arrivons peu ou pas à communiquer avec les chinois, leur logique nous étant étrangère (beaucoup de choses nous semblent « bêtes ») ou nous semble carrément absente !  A titre d’exemple, nous demandons un riz frit (un peu comme un steak frites en France, un plat hyper courant), en montrant RIZ FRIT écrit en chinois sur notre téléphone : 5 minutes plus tard, nous nous retrouvons avec une assiette de carottes, de choux et d’omelettes, mais sans aucun riz…. Heureusement, nous n’avions pas demandé le steak frites !



 Nous repartons ensuite explorer les rizières, le soleil faisant varier les couleurs, entre le vert, le bleu ou encore le marron ! Les paysages sont fabuleux, et tentent malgré eux de nous faire oublier notre mésaventure de la veille ! En fin d’après-midi, nous partons prendre notre bus couchette, un mode de transport que nous ne connaissions pas et que nous n’avions pas encore croisé dans notre voyage ! La surprise est grande : dans un bus de taille classique, de nombreux lits superposés ont été aménagés, ce qui d’un point de vue européen semble un peu risqué, semble tout à fait normal ici, chacun prenant sa couchette tout en bouclant sa ceinture !



Nous nous joignons aux chinois, et bouclons notre ceinture et ne tardons pas à trouver le sommeil ! Nous sommes arrivés à Kunming vers 1h du matin, mais ici, on vous laisse dormir dans le bus sur le parking au calme jusqu’au lever du soleil, qui se fait vers 7h30 ici. Après ce trajet allongé, nous rechaussons nos jambes et prenons le métro flambant neuf de Kunming, où nous sortons à la « KUNMING RAILWAY STATION », ce qui même avec un niveau zéro en anglais, sent la gare de train !



Manque de pot, la sortie de métro se situe de l’autre côté de l’autoroute, et la gare est visible, mais semble injoignable, tant l’envie de traverser l’autoroute à pied nous est étrangère ! Après quelques longues minutes de galère et 3 kms de marche, nous trouvons enfin le souterrain qui nous amènera à la gare, où nous laisserons nos bagages pour la journée. Nous allons ensuite visiter le Temple des Bambous, qui se situe à la lisière Ouest de la ville, tout en haut d’une montagne, temple bouddhiste = montagne, nous retrouvons nos réflexes d’Inde !



Nous enchaînons ensuite avec le parc aux bambous et le temple que nous avions déjà visités, mais que nous voulions présenter à Frédérique. Nous retournons ensuite à la gare pour récupérer nos bagages, où Athénaïs mima superbement bien l’avion afin de trouver le bus qui nous amènera à l’aéroport, et par la même occasion à notre future destination : Guilin, dans le Guangxi, bien plus à l’est que Kunming !