Mardi, après avoir passé une bonne nuit dans notre hôtel à Lijiang, nous sommes repartis nous balader dans les rues de la vieille ville, baignées par le soleil et bien mises en valeur par le ciel bleu, revenu parmi nous. La ville est clairement mieux mise en valeur par ce temps digne d’un mois d’aout en Europe, même si la superficialité du lieu reste omniprésente. Nous retournons voir l’étang du cheval dragon noir situé au nord de la ville, que nous avions déjà visité avant d’aller aux gorges du tigre. La vue est splendide sur les montagnes et le reflet dans le lac donne un charme particulier à l’ensemble. Après cette nouvelle de journée de crapahute, nous partons en fin de journée vers la gare de Lijiang, située à 7km au sud de la ville. Nous tentons de la rejoindre en bus de ville, mais un chinois insiste pour nous amener à la gare en Uber. Nous finissons par accepter, et nous voilà partis vers la gare.



La gare de Lijiang est un bel exemple du gigantisme chinois : de la taille d’un terminal d’aéroport, on passe de nombreux contrôles de sécurité avant d’accéder à un grand hall au plafond de 30m de hauteur ! A l’appel du train (couchettes de nuit), tous les chinois se précipitent pour faire la queue afin d’accéder aux quais. Un air de déjà vu en Inde ! Après cette scène d’hystérie collective, nous trouvons nos couchettes dans les wagons du train, propre et moderne, en 4 par 4. La nuit dans le train fut d’un calme olympien, et le réveil à Kunming fut brut de décoffrage, une chinoise passant dans les couloirs en criant… du chinois bien sûr ! Le réveil est encore plus glacial en sortant du train car il fait 8 degrés, et il pleut ! La journée s’annonce cependant heureuse, car nous allons chercher Frédérique, la mère de Benjamin à l’aéroport à 14h30. Nous allons là chercher, et profitons de la chaleur de l’aéroport pour récupérer un semblant de confort.



Frédérique est surprise de ses premières heures en Chine, mais s’adapte vite : elle a même réussi à nous traduire ce que venait de dire notre voisin dans le bus ! En matière de bus, nous en prenons un pour Jianshui, située à 210km de Kunming, dans le sud du Yunnan. Nous arrivons en milieu de soirée à Jianshui, où l’immense porte Chaoyang nous tend les bras, éclairée de mille feux. Nous prenons nos marques dans notre hôtel et partons pour une bonne nuit de sommeil, malgré le décalage horaire évident ressenti par Frédérique (7h avec la France). Ce matin, nous nous réveillons donc à Jianshui, ravissante cité ancienne, réputée pour ses remarquables édifices traditionnels préservés, bien loin de la disneylandisation vue jusque-là. Nous commençons notre visite de la ville, par la demeure de la famille Zhu, un ensemble architectural de l’époque Qing. Cette demeure immense fut construite pendant 30 ans, et se compose aujourd’hui de nombreuses maisons familiales, étangs, bâtiments et autres jardins. La famille Zhu fit fortune de manière plutôt vague, entre la vente d’étain ou encore d’opium. Elle retourna dans l’anonymat au début du XXème siècle.



Nous continuons ensuite vers la porte de Chaoyang, que nous avions déjà croisée hier illuminée. Nous prenons un bus pour aller à la Grotte aux hirondelles, une immense formation karstique, l’une des plus grandes d’Asie. Les hirondelles se font nombreuses au printemps, et nous n’en verrons aucune aujourd’hui, car ce n’est pas la saison. Le site reste cependant sublime, composé de deux immenses caves, l’une sèche et l’autre humide. La grotte sèche est tellement grande qu’on y trouve un pavillon de 3 niveaux et un arbre. Nous la descendons petit à petit, et rejoignons la grotte humide en passant par un pont de singe. La grotte est humide car elle est traversée par la rivière Lu, sur plus de 8km. La grotte est immense, et de nombreux bateaux en forme de dragons (On est en Chine !) voguent le long de la rivière.


Nous longeons la rivière pendant une bonne heure, la grotte étant illuminée de multiples couleurs, ce qui lui donne un coté discothèque mais sans la musique ! La visite est agréable car nous sommes quasiment seuls, ce qui est rare vu le nombre de touristes chinois que nous avons croisé jusqu’ici sur les principaux sites touristiques. A la fin de notre visite, nous sommes au fond du trou, mais au sens propre du terme. Nous prenons un magnifique bateau dragon pour retourner à l’entrée de la grotte. Nous retournons ensuite à Jianshui en faisant de l’autostop, où nous rencontrons un couple charmant, qui comme la plupart de ses compatriotes, croient dur comme fer que nous parlons chinois et qui tente tant bien que mal de nous faire comprendre le mandarin !



 Après de bons fous rires, nous arrivons à la gare de bus de Jianshui, où nous réservons notre bus du lendemain. Nous allons ensuite voir le pont du Double dragon, qui ressemble sous certains aspects au pont d’Ispahan en Iran, mais en version chinoise (Douuuble Draaagon !). Il se situe à 5km de Jianshui, et fait 150m de long, on dit qu’il fallut deux dynasties de rois Qing pour l’achever, tant l’ouvrage fut complexe pour l’époque. Par le fruit du hasard, nous recroisons nos covoitureurs chinois, qui nous ramènent en ville, et plus précisément au temple confucéen de Jianshui, l’un des plus grands de Chine. Il est vieux de presque 800 ans, et se compose de nombreux pavillons. Au sud du temple, on retrouve un immense bassin rempli de fleurs de lotus, ce qui donne un charme certain à l’ensemble. Après toutes ces visites, nous retournons à l’hôtel pour nous préparer un apéritif à la française, Frédérique nous ayant ramené des fromages français, et la bière chinoise fera le reste ! Nous dinons cependant chinois, et nous couchons tôt, car demain nous partons voir les fameuses rizières de YuanYang !