Nous sommes donc partis hier soir de notre hôtel où les employés étaient tous birmans (sourire, politesse et une vraie volonté d’aider) pour la gare de bus située tout au nord de la ville ! Nous croisons une américaine qui souhaite partager le taxi, nous partons donc à 3 pour ce mini périple. Nous sympathisons de bon cœur avec cette cousine de l’autre côté de l’atlantique, toujours un peu sonnée de l’élection de Donald Trump (mais où sont ses électeurs ? Pas à l’étranger apparemment). Nous arrivons enfin à la station de bus, qui se résume plus à un énorme parking sauvage, qu’à une véritable gare routière. Le taxi nous dépose devant le bon bus, et nous disons au revoir à notre partenaire de fortune.



Le bus était vendu comme VIP par l’agence en ligne et il faut croire que pour une fois ces 3 lettres qui passent les frontières, n’ont pas été usurpées : les sièges sont immenses, nous avons le droit à un verre de bienvenue et il y a même une hôtesse de terre (la version bus de l’hôtesse de l’air) ! Nous partons donc pile à l’heure, sur une route un peu chaotique, mais dont la gêne est largement limitée par la qualité du bus. Après un arrêt repas dans une station-service XXL, nous ne tardons pas à nous endormir dans ce lit à plusieurs roues. Le réveil fut brutal, l’hôtesse de terre ayant perdu un peu de son sourire, mais pas de sa gouille, quand elle nous demanda de descendre du bus, car nous étions arrivés à 5h15 du matin. Arrivés ? Il pèle, nous sommes au milieu de nulle part et un taxi birman nous attend, avec une autre touriste.



Après avoir éludé un peu ce qui paraissait au premiers abords un sacré micmac, nous comprenons que le taxi est compris dans le prix du bus et qu’il nous emmène à Nyaung Shwe, car actuellement nous sommes à Shwe Nyaung, à 11 km de l’autre ville, qui vous l’aurait remarqué est le verlan de la première. Vous rajoutez une nuit dans un bus et un réveil à 5h15, et vous comprenez l’embrouille ! Nous partons donc sur ce magnifique scooter remorque, à vive allure, dans le froid ! Nous payons en passant le droit d’entrée au lac de 10$ puis arrivons dans le centre de cette ville créée de toute pièce pour le tourisme, Nyaung Shwe ! Notre chauffeur du jour trouve l’hôtel, et la réceptionniste, dans sa gentillesse toute birmane, nous trouve une chambre alors qu’il est 6h du matin !



Après avoir rattrapé notre demi-nuit manquante, nous émergeons tant bien que mal vers 11h du matin, et allons voir la réceptionniste qui nous informe que notre chambre est prête ! Nous en profitons pour transférer tous nos sacs dans notre « vraie » chambre puis réservons le bus pour notre prochaine destination dans 4 jours (les bus se remplissent très vite en Birmanie), et prenons rendez-vous avec un guide pour notre trek de demain en fin d’après-midi. Tout cela grâce à notre nouvelle amie la réceptionniste !



 Cependant, elle nous annonce qu’il est trop tard pour réserver un tour sur le lac Inle (la raison d’être de Nyaung Shwe et par extension de son hôtel), ce qui ne nous convainc pas plus que ça. Nous partons donc à la recherche d’un tour de bateau ! Après 200m de marche, nous tombons sur un spécialiste des… voyages en bateau ! Ni une ni deux, nous réservons le tour pour l’après-midi, le temps de nous laisser manger.



 Nous avons profité de l’aspect touristique de la ville pour manger un bon plat indien comme nous les aimons, puis partons à l’embarcadère où nous attend notre pilote du jour ! Ni une, ni deux, nous voilà partis à fond les ballons sur le canal qui relie la ville au lac. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la ville, les bords du canal se font plus sauvages et les berges passent du béton à la boue… On croise de nombreux bateaux comme les nôtres, occupés à moitié moitié par des touristes ou par des locaux. Au bout d’une bonne heure nous arrivons à l’entrée du lac, et quelques pêcheurs semblent vouloir attraper le plus gros des poissons : le touriste ! Ces derniers tapent des poses abracabrantesques dans l’espoir que nous leur donnions quelques centaines de kyats ! Dérive du tourisme de masse ? On en est pas loin…



Le bateau continue sa course folle sous le bruit de son moteur deux temps, et l’immensité du lac s’offre à nous, l’eau est d’huile et le reflet des nuages sur cette gigantesque étendue donne le tournis. Malgré le bruit du bateau, on se sent seuls. De nombreux lotus et autres nénuphars peuplent ce lac réputé très poissonneux d’où le nombre assez élevé de pêcheurs traditionnels, armés de leur pagaye (qu’ils utilisent pour frapper l’eau et pour pagayer… avec les pieds !) et de leur filet de pêche tressé. Les images sont belles et nous rappellent toutes les cartes postales que nous avions croisées à Rangoun ! Au bout d’une bonne heure, nous arrivons à notre premier village de maisons en pilotis, typiques de la région. Les birmans sont toujours aussi souriants, et les enfants crient « Hello » à tue-tête !



Nous continuons à travers les différents « quartiers » pour arriver à notre premier arrêt : une maison de tisserand où l’on tisse de la soie, du coton et du lotus ! On assiste même à la confection du fil à partir des plantes du lotus, ce qui est vraiment surprenant ! Le résultat final n’est pas hyper probant par contre, les écharpes n’étant pas particulièrement belles !



Athénaïs a particulièrement apprécié cet arrêt, impressionnée par les métiers à tisser et la gentillesse de leurs utilisatrices. Nous avons ensuite repris notre paquebot pour repasser à travers les maisons de pilotis, pour arriver à notre deuxième arrêt : une fabrique de cigares et cigarillos ! Ca a permis à Benjamin de revoir ses classiques, mais n’étant pas fumeurs, nous n’avons pas fait long feu !



 Nous reprenons la barque pour aller à la maison juste à côté : ici ce ne sont pas des cigares que l’on cherche à nous vendre mais des bijoux en argent ! La Birmanie est réputée pour ses nombreux bijoux car son sous-sol regorge de minerais précieux et ses artisans ont développé un savoir-faire certain. L’artisan fait fondre un minerai d’argent qui avait été d’abord dilué afin d’extraire l’argent pur, ce qui ne laisse pas Athénaïs indifférente !



 Nous continuons ensuite notre balade sur le lac, en allant voir deux temples, un stupa qui est en fait un immense marché à touriste, puis un autre où se situent de nombreuses images du Bouddha. Notre guide continue ensuite en direction des jardins flottants, où poussent des centaines de pieds de tomate, les pieds dans l’eau en somme ! Nous reprenons ensuite la route en direction du Nord, pour retourner au point de départ.



 En route, nous recroisons nos amis les pêcheurs pour touristes, qui tentent encore et toujours de ferrer un gros poisson. N’étant pas de la partie, nous continuons notre route en direction de l’embarcadère, que nous rejoindrons après une bonne heure de bateau. A notre arrivée, nous quittons notre guide pour retourner à l’hôtel où nous attend notre guide pour le trek de demain, nous convenons d’un itinéraire et d’un tarif, et nous donnons rendez-vous le lendemain à 9h. Pour clore cette journée en beauté, nous partons diner et ne tardons pas à nous coucher, l’envie de faire une nuit qui ne sera pas entrecoupée étant trop forte !