Mardi matin, nous nous sommes réveillés à Kampot, dans cette ville au passé colonial évident, marquée par les rues en damier et les bâtiments à colonnades qui la composent. Après un petit déjeuner de baroudeur (Oréo !), nous partons à pied en direction du centre touristique pour acheter des timbres ! Sur la route, nous croisons une boulangerie belge, nous craquons sur des pains au chocolat et du cramique (pain aux raisins et au sucre) ! Nous arrivons à l’agence postale qui fleure bon le travail d’arrachepied et les timings intenables : en effet, deux préposés semblaient nous attendre tant ils n’avaient rien à faire avant notre venue ! Après notre atelier collage découpage entre amis, nous trouvons un Remork pour passer la journée dans les environs de la ville.



Nous partons tout d’abord en direction de l’est, pour visiter les marais salants de Kampot, qui ont leur petite renommée au Cambodge. Cela nous rappelle les marais de Guérande que nous avions visités l’année dernière, sauf qu’ici les outils sont rudimentaires et la mécanisation inexistante. Les maraichers sont à pieds nus, et le soleil est de plomb. Notre guide nous explique que le sac de 50 kg se vend ici 6$, ce qui laisse songeur quant à la rentabilité de l’ensemble ! Nous pouvons également nous rendre compte de la dureté de la tâche qui attend les malheureux qui travaillent dans ces marais, en essayant notamment de porter les 80kg de sel que chacun transporte sur ses épaules !Nous reprenons ensuite la route, pour traverser des kilomètres de rizières à perte de vue, agrémentées de quelques palmiers, le tout pour rejoindre un temple troglodytique qui malheureusement était fermé pour tourner un film cambodgien (comprenez un film avec des cris, des ninjas, des histoires d’amour pourries et un dénouement impossible !) !



Pas de problème, nous continuons la route pour passer tout d’abord devant un lac à la propreté discutable, entouré de manguiers, de jacquiers et autres délices tropicaux ! Au bout de la route, nous arrivons à La Plantation, une société fondée par un belge et une française qui comme son nom l’indique, est une plantation ! La Plantation est une plantation de poivre et de curcumin, le poivre occupant la majorité du site. Nous avons eu le droit à un exposé pour comprendre la différence entre le poivre rouge (le meilleur) qui devient blanc en séchant et le poivre vert, qui devient noir en séchant ! Après en avoir vu de toutes les couleurs, nous sommes allés les voir en vrai et nous nous sommes baladés entre les poivriers. Le domaine est protégé par une Indication Géographique Protégée et est 100% Bio, chose plutôt rare dans cette région du monde !



Après avoir joué avec les épices, nous sommes repartis en direction d’un temple troglodytique, ouvert celui-ci ! Après avoir déjoué le guide bien lourd et les gardes qui voulaient nous racketter, nous allons visiter le temple, qui n’est pas transcendant et qui sent bon le béton, son âge n’étant surement pas en centaines d’années ! Nous croisons cependant quelques moines qui viennent donner un peu d’âme au site. Nous reviendrons ensuite vers Kampot en passant par un village de pêcheurs, et arrivés à destination, nous ferons un peu de shopping dans le quartier touristique, bien aidés par les nombreuses boutiques. Nous sommes ensuite revenus à l’hôtel pour profiter des derniers rayons de soleil et de la piscine, avant d’aller diner !



Ce matin, nous avions décidé d’aller découvrir la ville de Kep, située à une vingtaine de kilomètres de Kampot, où nous logeons. Kep fut fondée par les français, elle s’appelle même Kep-sur-mer, c’est dire comme le protectorat français a laissé des traces ici ! Nous avons donc loué des scooters pour la journée et sommes partis vers le sud en longeant la côte, le paysage alternant entre rizières et monts arborés. Kep était une belle cité balnéaire avant les Khmers rouges, mais avec la révolution, la plupart des villas de la ville ont été abandonnées. Nous arrivons en milieu de matinée à Kep, où nous posons les scooters pour visiter le Parc National de Kep.



Le parc est aujourd’hui protégé par des rangers car il a été souvent la cible de la déforestation illégale. Nous marchons pendant 2 bonnes heures dans le parc, profitant de l’ombre apportée par les arbres qui coupent la chaleur accablante qu’il fait ici. Les vues sur la mer sont belles et le chemin bien balisé. Après cette belle ballade, nous allons en bord de mer afin de gouter la spécialité de Kep : le crabe de Kep ! Le poivre de Kampot et le crabe de Kep faisant bon ménage, les plats sont délicieux ! Nous profitons de ces spécialités dans une petite gargote sur pilotis qui donne sur la mer, dans ce que les gens appellent ici le marché aux crabes.



Nous avons ensuite repris le scooter pour rejoindre la ferme aux papillons de Kep, qui nous a impressionnés en premier lieu par son extrême tranquillité, bien que la région de Kep elle-même soit une ode à la détente et au repos. Le jardin qui mène à la serre aux papillons est bucolique, quelques balançoires et bancs donnant de la vie à l’ensemble. En passant la porte, nous arrivons dans une immense serre remplie de papillons, qui tournoient entre eux, passant d’une fleur à une autre, butinant où bon leur semble. Nous sommes sous le charme de l’ensemble et nous restons un bon moment dans cette serre, émerveillés par ce que la nature peut réaliser : nous croiserons même des cocons !



Après cette interlude « Silence, ça pousse ! », nous avons repris les scooters en direction de la plage de Kep, qui n’est pas particulièrement grande mais qui est propre selon les standards cambodgiens. Face à nous, se trouve l’île aux lapins qui malgré son nom ne possède pas d’adorateurs de carottes, et l’île de Phu Quoc, au Vietnam, que nous rejoindrons demain ! Après avoir profité de la vie locale sur la plage de Kep, nous avons repris nos montures pour rejoindre Kampot, où nous passerons la derniére soirée à quatre, ces deux semaines auront passé à une vitesse incroyable ! Mais comme dit le grand Johnny « Jamais des adieux, rien que des au revoir ! ».