Mercredi matin, nous nous sommes réveillés un peu nostalgiques de ces 2 semaines et demie passées en Birmanie, un pays qui nous aura vraiment surpris par la gentillesse de ses habitants, la diversité de sa culture et par sa ressemblance troublante avec nos amis indiens. Nous prenons donc un petit déjeuner proposé par l’hôtel puis partons en direction de l’aéroport de Mandalay, à 1h30 de là. Nous prenons un premier avion pour Bangkok, puis un second pour Ubon Ratchathani, dans l’Isan, la région qui occupe le quart nord-est du pays. Nous arrivons donc en fin de journée à Ubon, ravis de retrouver la Thaïlande, qui reste le pays le plus développé dans cette partie du monde. Nous y passons la nuit.



Jeudi Matin, nous nous réveillons après une nuit plutôt originale dans notre guest house : une maison toute en bois, avec une belle moustiquaire et un allemand qui dort dans l’entrée ! C’est bien folklorique et notre hôte est hyper sympathique ce qui fait un bel emballage à l’ensemble. Nous partons donc le matin en direction du centre-ville pour apprécier les quelques temples bien thaïlandais qui ponctuent la ville ! Nous en croisons même un qui est un copié collé du Mahabodi Temple, qui se situe à Bodhgaya en Inde, et qui est connu pour être le lieu où le Bouddha a atteint le Nirvana ! En milieu de journée, nous prenons le bus international pour rejoindre la frontière laotienne, nous arrivons vers 17h au poste frontière thaïlandais, relativement moderne et en bon état.



Nous sortons de Thaïlande pour arriver au Laos et le contraste est saisissant : de ce côté de la frontière, tout est en chantier, nous marchons dans le sable/terre, avant d’arriver au bureau qui délivre les visas à l’arrivée. Le douanier est super sympa et nous demande même où nous voulons qu’il colle le visa ! On a déjà vu bien plus agressif comme accueil (Chine ou Inde) ! Nous reprenons le bus et nous arrivons à Paksé en début de soirée. Nous prenons notre chambre puis allons diner au restaurant « La Terrasse » qui comme on peut l’imaginer est un restaurant français ! Nous étions déjà venus au Laos il y a 2 ans et nous avions aimé ce mélange singulier entre un pays asiatique pur jus et ce zest de France à l’autre bout du monde. Le Laos a ainsi gardé la baguette, qui remplace ici le pain de mie fade que l’on retrouve ailleurs ! Après ce repas copieux, et une discussion fort sympathique avec le propriétaire des lieux, nous partons nous coucher car demain nous partons faire le tour du plateau des Boloven à moto !



Samedi Matin, nous sommes donc partis les sacs sur le dos, pour déposer notre linge au pressing (4€ la lessive XXL on a déjà vu pire, surtout qu’Athénaïs a retrouvé le produit anti moustique explosé dans ses vêtements…). Nous sommes allés faire un coucou au consulat du Vietnam qui se situait juste à côté de l’hôtel afin de faire nos visas puis enfin nous sommes allés changer de l’argent pour pouvoir louer nos motos ! Le tout en une petite heure ! L’efficacité poussée à son maximum ! Nous nous posons donc pour prendre le petit déjeuner ! Nous avons opté pour une bonne baguette, pour retrouver un bout de chez nous ! Nous décollons ensuite en direction de Tad Lo, la première des nombreuses cascades qui ponctuent le plateau des Boloven, qui tient son nom de l’ethnie majoritaire ici. La route est relativement peu chargée (c’est la route qui mène au Vietnam pourtant), et le béton laisse petit à petit la place à la végétation et au cases en bambou. Chassez la pauvreté, elle revient au galop !



Les 90 km qui séparent Paksé de Tad Lo ne sont pas d’une beauté incroyable, même si on peut tomber rapidement sous le charme de ces travailleuses aux chapeaux chinois ou de ces nombreux enfants qui crient Hello sur la route ! Nous arrivons à Tad Lo pour midi, nous posons la moto et allons profiter des vues sur les 2 cascades qui font la renommée du lieu. Pour être franc, nous ne sommes pas des grands adorateurs de cascades, ayant souvent été déçus en Asie par le terme « Waterfall » qui souvent ressemble plus à un filet d’eau digne de mon tuyau d’arrosage, qu’aux chutes du Niagara. Les chutes sont cependant sympathiques, sans être transcendantes ! Nous mangeons dans le village qui jouxte les cascades avant de reprendre la route en direction de Sekong, qui sera notre point de chute. En route, nous nous arrêtons dans une ferme de soie, où nous ferons la visite seuls, le guide étant absent jusqu’au 30 janvier (ça fait beaucoup d’attente pour mater des vers à soie…). Nous avons même eu le droit à la crevaison à 80km/h du pneu arriére de la moto, pneu qui sera changé manu militari par le mécano du village, pour la modique somme de 2€ ! Nous arrivons en fin d’après-midi à Sekong, trouvons un hôtel où passer la nuit, et où reposer la moto !



Ce matin, nous sommes réveillés par la musique laotienne, qui est d’aussi mauvaise qualité que celles des voisins. Une voix de femme très criarde nous rappelle que nous sommes au fin fond du Laos et que 8h du matin au Laos, c’est 11h en France ! Les laotiens, comme les birmans, se lèvent tôt (5h du matin pour la majorité) afin de profiter un maximum du soleil : pas pour bronzer, mais pour la lumière bien sûr ! Le Laos reste un pays où l’accès à l’électricité est un luxe, et cela se voit dans l’organisation des locaux ! Nous enfourchons donc rapidement notre moto et partons continuer notre tour du plateau des Boloven ! Au bout d’une demi-heure, nous arrivons à une première cascade, la Tad Houa Khon, qui semble très touristique : un hôtel-restaurant se situe même juste à côté ! Nous empruntons l’immense chemin de bois qui mène à la cascade et profitons de la vue imprenable sur cette dernière.



Nous reprenons notre bécane en direction de la cascade Tad Nam Tok Katamtok, qui est de loin la plus impressionnante que nous ayons vue jusque-là ! Le point de vue se situe juste sur le bord de la route, ce qui est plutôt agréable ! La cascade est au milieu de la forêt, ce qui lui donne un vrai air sauvage, ce qui manquait à celles que nous avions croisées la veille ! Nous prenons quelques photos puis repartons. Au bout d’une dizaine de kilomètres, nous croisons un panneau pour la cascade Tad Tayicseua, le chemin est une piste, nous nous engageons, mais après quelques centaines de mètres d’une pente bien raide, nous perdons le contrôle de la moto et tombons sur le côté, heureusement à une vitesse pas trop élevée. Nous sommes sonnés, et couverts de poussière rouge. Après avoir repris nos esprits, nous vérifions nos blessures respectives : beaucoup d’égratignures, un coude bien coupé pour Athénaïs et une côte douloureuse pour Benjamin.



Nous décidons de remettre la moto debout, de vérifier ses égratignures à elle (rien de méchant) puis remontons la piste dans l’autre sens, un peu dégouté des routes à la noix ! Nous arrivons au croisement où une famille laotienne nous aidera à nettoyer nos plaies et à remettre la moto en état. Toute la gentillesse d’un peuple résumée en 5 minutes ! Nous reprenons ensuite la route tant bien que mal et nous croisons un couple de français un peu plus loin qui fait le tour de l’Asie à vélo ! Armés de Bétadine et de compresses, ils seront nos premiers sauveurs de la journée ! Premiers ? Oui car après avoir continué jusque Paksong, la ville a mi-chemin de Paksé, nous tombons sur un hôpital. Nous nous arrêtons et allons chercher de l’aide. Nous sommes dans un hôpital du Laos, avec un médecin laotien et des moyens… laotiens ! Athénaïs se fait ausculter de près par le médecin et Benjamin a le droit à la Bétadine de nouveau sur ses plaies. Nous avons été reçus comme des rois, et l’expérience est originale !



Nous reprenons ensuite la route, qui est redevenue de qualité correcte (goudronnée donc), pour rejoindre la dernière cascade de la journée. Nous frôlons l’overdose de cascade, mais il en faut bien une dernière ! Nous arrivons donc à la Tad Yuang, vous l’aurez compris Tad signifie Cascade en laotien ! Le tourisme de masse semble avoir conquis celle-ci, car nous devons payer l’entrée et le parking ! Nous payons puis allons déjeuner, une manière comme une autre de se remettre de nos émotions de la matinée. Après le repas, nous allons apprécier la cascade, qui est l’une des plus grandes de la région ! On peut même descendre en bas de cette dernière, pour se rendre compte du bruit que peut faire l’eau en tombant d’aussi haut ! Après cela, nous repartons tranquillement vers Paksé, où nous passerons la nuit. Demain, nous allons visiter des temples anciens (et pas de cascades !!), et notamment les temples de Champasak,