Après 2 jours dans les rizières de Longji, nous avons continué à remonter vers le nord du Guangxi pour rejoindre Sanjiang, une région plus qu’une ville, qui se situe à la frontière entre le Guangxi et le Hunan, l’état voisin que nous visiterons par la suite. Hier matin, nous sommes donc partis en bus de Dazhai, le petit village au milieu des rizières pour rejoindre tout d’abord Longsheng, une bourgade qui sent bon la Chine d’aujourd’hui : polluée, bétonnée et bruyante ! Aucune raison de croupir ici donc, et ça tombe bien car à peine sortis du bus, une chinoise nous crie littéralement dessus « SANJIANG, SANJIANG ! », on saute dans son bus et nous voilà partis pour Sanjiang.



Nous arrivons dans la ville de Sanjiang en début d’après-midi, ce qui nous permet de visiter les quelques sites dignes d’intérêts et notamment la tour du tambour. Ressemblant de loin à un temple hindou de Bali, les tours du tambour sont une spécialité du peuple Dong, jadis cœur social et sorte de salle municipale du village, elles sont aujourd’hui le pré carré des vieillards qui hésite entre le Pingpong et la télé. Force est de constater que la télé a une longueur d’avance sur le sport national. Après un repas mené à la baguette, nous reprenons un bus pour la ville de Cheng Yang, à 12 km au nord de Sanjiang.


Le trajet est plutôt mouvementé, car le bus est archicomplet et le chauffeur digne des vrais chinois : il hurle sans raison apparente, il crache tous les mètres et n’hésite pas à balancer nos sacs ! Nous gardons notre calme malgré une immense envie de lui faire la tête au carré, et après une bonne demi-heure, nous arrivons à destination. ChengYang est un village typique dong, et est bordé par une rivière ce qui lui permet d’arborer de nombreux ponts du vent et de la pluie, une autre spécialité architecturale Dong. A peine avons-nous traversé le premier pont, qu’un chinois nous hurle dessus, et après quelques explications farfelues, nous comprenons que l’entrée du village est payante (nous sommes en Chine…), et nous nous acquittons donc de notre dû, ticket faisant foi.



La ville est quasiment vide de touristes, et nous sommes les seuls à dormir ici ce soir ! Nous sommes vendredi et les chinois ne sont pas encore en weekend. Nous trouvons rapidement un hôtel de très bon rapport qualité/prix, et allons donc nous promener dans le village pour profiter du soleil, bien au rendez-vous tout au long de la journée ! Nous traversons notamment le plus grand pont de la pluie et du vent, il mesure 78m et fut construit au début du 20éme siècle. La particularité de ces ponts est de n’avoir absolument aucun clou utilisé lors de leur construction. Il est ponctué de tours aux toits en pagode, comme les tours du tambour.



Après cette petite ballade, nous allons diner dans notre hôtel puis profiter des couettes XXL car le soleil a disparu derrière les montagnes environnantes et sa chaleur avec. Le lendemain, nous profitons d’une dernière douche chaude car le soir nous prenons un train de nuit. Après le réconfort, nous passons à l’effort et nous partons pour le nord de l’ensemble de villages qui compose le site de Cheng Yang, et commençons donc par le plus proche de notre hôtel, où nous retrouvons un pont du vent et de la pluie, de nombreuses petites boutiques vendant de « l’artisanat » local, et une tour du tambour.



Nous continuons toujours vers le nord pour rejoindre le plus éloigné des villages Dong, nous traversons alors des montagnes de thé à perte de vue, entourés de forêts de sapin, le soleil donne de sa chaleur et la promenade est agréable. Nous arrivons assez rapidement au village, qui nous déçoit pour son architecture : Martin Bouygues en rêvait, les chinois l’ont fait, tout est bétonné, sans aucun style architectural à proprement dit. Nous allons quand même voir la tour du tambour et le marché, où chacun vend des produits type biscuits ou encore fruits ! Nous revenons ensuite sur nos pas et empruntons une autre route pour revenir vers notre hôtel.



Nous profitons de cette halte pour déjeuner, puis passons l’après-midi à observer les chinois qui arrivent en masse dans ce tout petit village. Des dizaines et des dizaines de cars arrivent remplis de touristes plus chinois dans leur comportement les uns que les autres : des as du selfie, qui crient, qui se poussent, qui crachent, qui n’ont aucun respect l’un envers l’autre… Nous n’arrivons toujours pas à percevoir leur logique. Des danseuses traditionnelles Dong sont venues les accueillir en chantant, ce qui ne manqua pas de déclencher une ribambelle de selfies ! Après ce spectacle, nous retournons à l’hôtel où notre hôte nous a trouvé un chauffeur qui nous aménera à la gare de Sanjiang, pour notre train de nuit vers Zhangjiajie, la fameuse ville connue pour ses pics karstiques semblables à ceux de la planéte Pandora dans Avatar ! Demain nous serons donc dans un autre univers !