Vendredi, nous partons tôt pour prendre un taxi collectif pour Sukhbaatar (encore un joli nom guttural) puis un autre pour Altanbulag avant d’être déposé devant le poste frontière Mongolo russe. Nous avons déjà passé 2 heures et demie dans les transports, il est 10h30 et le périple ne fait que commencer. Un officier nous place dans une voiture d’un mongol, nous pénétrons dans le poste frontière, nos passeports sont tamponnés et nous continuons en direction du poste russe et attendons en zone internationale. Notre chauffeur met de la musique mongole ce qui fait passer les 2 heures et demies de passage en 6 heures ressenties !



Le contrôle russe est très prononcé, on nous pose plein de questions sur le pourquoi du comment du parce que et finalement nous obtenons le tampon d’entrée… rose fluo ! On peut être dur à cuire et aimer les couleurs flashy ! Nous prenons ensuite une Marshrutka, un minibus russe en direction d’Oulan Oude, qui sera notre première vraie ville russe rencontrée, Kiakhta étant une petite bourgade frontalière. Nous avions commencé à nous familiariser avec l’alphabet russe en Mongolie, et nous commençons à pouvoir lire cette langue qui prend les B pour des V, les P pour des R, les C pour des S et j’en passe ! Nous arrivons après 3 heures de route dans un paysage forestier magnifique, un avant-goût de la taïga, la forêt russe par excellence.



A notre arrivée, nous sympathisons avec un bouriate (la population majoritaire dans la région) et ce dernier nous aide à changer de l’argent et à trouver notre hôtel : on ne peut pas mieux comme accueil ! Nous dinons ensuite et allons-nous coucher, impatients d’en découvrir plus sur ce pays de 143 millions d’habitants mais surtout de plus de 17 millions de km², ce qui en fait de loin le plus grand au monde ! Au même titre que la Turquie, la Russie est à cheval sur deux continents et fera une parfaite conclusion à notre tour d’Asie. Composée majoritairement de russes, la population russe possède aussi de nombreuses minorités : des Tatars (lointains héritiers de Gengis Khan), des Ukrainiens, des tchétchènes ou encore des bouriates, comme à Oulan Oude. Nous avons été surpris de trouver autant de blancs sitôt passée la frontière, la frontière n’est pas que géographique, elle est aussi ethnique !



Le lendemain, nous partons visiter la ville, et commençons par la tête de Lénine ! Oui, le monument le plus connu d’Oulan-Oude est une gigantesque (7,7 mètres !) tête du père de la révolution communiste ! Fondée en 1666, Oulan-Oude fut interdite aux étrangers jusqu’en 1991 du fait de la présence d’un gros complexe de recherche militaire. Le contraste avec la Mongolie est très fort et l’urbanisme semble ici venu tout droit d’un architecte soviétique. Nous continuons notre découverte de la ville par l’église de la Sainte Trinité et par la cathédrale de l’Hogitria, qui ont souffert toutes deux des purges communistes. Il s’agit là de nos premiers contacts avec la religion orthodoxe, ultra majoritaire en Russie. Ces églises sont un mélange entre les classiques catholiques (église en forme de croix notamment) et une pincée d’Orient : des bulbes en guise de toit !



Nous prenons ensuite une Marshrutka en direction du Dastan (monastère) d’Ivolguinsk, situé à 35 km de là ! Autorisé par Staline ( !) en 1946, il fut construit afin de remercier les bouriates pour leurs sacrifices pendant la Seconde Guerre Mondiale (Grande Guerre Patriotique en Russie). Il s’agit aujourd’hui d’un haut lieu du bouddhisme russe, majoritaire chez les bouriates. Nous faisons le tour du temple (dans le sens des aiguilles d’une montre !) et nous mélangeons aux nombreux fidèles venus prier. Nous sommes surpris par le mélange entre la culture russe (les maisons en bois) et le bouddhisme (stupas…). Nous revenons ensuite à Oulan Oude pour découvrir la vieille ville où de nombreuses petites maisons en bois sont ornées de volets finement décorés ! Nous déjeunons ensuite dans un self-service à l’allure soviétique, à la nourriture bourrative et délicieuse !



Nous reprenons ensuite une Marshrutka, et partons en direction du nord de la ville pour visiter le musée ethnographique en plein air ! Divisée en plusieurs sections, il permet d’avoir un aperçu des différents groupes ethniques que l’on peut trouver en Russie. Nous nous rendons compte que la Russie est loin d’être un pays peuplé uniquement de blonds aux yeux bleus ! Le pays est un vrai puzzle de populations et chacune possède sa culture propre ! Nous croisons même des tipis, en peaux de bêtes ou écorce de pin, à chacun ses préférences ! Nous passons une bonne heure et demie à déambuler à travers le musée puis retourner nous reposer à l’hôtel. Le soir nous allons diner avec les bouriates qui nous ont aidé la veille, ce qui sera une superbe occasion de discuter, de découvrir leur culture culinaire et d’échanger sur la vie en Russe, d’hier et d’aujourd’hui ! Nous allons ensuite nous coucher, car le lendemain nous partons pour Irkoutsk, située à 500 km de là !