Lundi matin, nous avons été réveillés par un ennemi que nous n’avions pas croisé depuis quelques temps : la pluie ! Nous prenons un train tôt pour partir en direction de Tobolsk, situé à 4 heures de là. Notre ennemie du jour nous accompagnera jusque-là, avant que cette dernière laisse la place à de belles éclaircies. Tobolsk fut longtemps la capitale historique de la Sibérie, et à ce titre, elle est considérée comme la plus belle ville de la région. Fondée en 1587, son importance déclina fortement à partir du XVIIIème siècle, quand le nouveau tracé postal l’évita. Tobolsk, de par son isolement géographique, fut cependant une destination majeure pour les exilés sous le régime du Tsar.



Nous prenons un bus en direction du cœur de la vieille ville, dominé par le Kremlin ! Quelle vision que de voir notre premier Kremlin, symbole russe par excellence ! Construit au XVIIIème siècle, le Kremlin abrite deux églises : la cathédrale Sainte Sophie et celle de l’Intercession, dont les dômes dorés dominent la vallée de l’Irtych ! Nous passons les remparts crénelés et allons profiter de la vue sur ces chefs d’œuvres historiques en faisant un tour dans le prieuré. Le temps se fait de plus en plus menaçant, et nous allons déjeuner en évitant quelques gouttes de pluie.



Nous déjeunons 100% russe : nous commençons par un bortsch, LA soupe russe par excellence, qui est composée de betteraves et de bœuf, nous enchainons avec des syrniki, des beignets de fromage blanc, qui mélange sucré et salé et craquons pour les pelmeni, plat typique de la Sibérie, nous goutons différentes farces et le plat entier est délicieux ! Nous finissons le repas par un gâteau traditionnel aux prunes ! Le temps se découvre et le soleil refait son apparition, nous décidons donc de repartir à la découverte de Tobolsk. Tobolsk fut donc un centre d’exil pendant de longues années, et accueilli même le Tsar Nicolas II avant son exécution à Ekaterinbourg, ce qui est cocasse quand on sait le nombre de prisonniers qu’il a dû envoyer ici !



Nous faisons le tour des remparts du Kremlin avant de passer le corps de garde qui nous mène droit dans la vieille ville, grâce à un escalier en bois. La vieille ville est bien délabrée, les églises semblent prendre les intempéries les unes après les autres, les rues sont boueuses et les vieilles maisons en bois, abandonnées ! Tout semble laisser penser que la vie s’est arrêtée ici ! Nous visitons quelques belles églises puis remontons tranquillement vers le Kremlin, magnifié par la pluie ! Nous tentons ensuite de rejoindre la gare en bus, mais comme personne ne parle anglais, nous changeons 4 fois de bus avant de trouver le bon ! Nous mangeons à la gare avant de prendre notre train de nuit vers Ekaterinbourg.



Le lendemain, nous arrivons dans la quatrième ville de Russie, peuplée d’1,5 million d’habitants, elle fut fondée en 1723 (bien après Tobolsk donc) par Pierre le Grand, et il lui donna le nom de sa femme, Catherine Ière de Russie. La ville fut marquée par les Tsars une seconde fois, car c’est ici que Nicolas II, le dernier des Romanov, la famille royale russe, fut assassiné par les bolcheviques après la révolution en 1918. Nous partons donc à la découverte de cette ville chargée d’histoire, en remontant la grande avenue qui mène de la gare à l’imposante Eglise-sur-le-sang-versé, qui fut érigée à l’endroit même où les communistes tuèrent le tsar et sa famille. Malgré le nom glauque et l’histoire chargée, l’église est particulièrement belle avec ses nombreux dômes dorés.



Nous continuons ensuite la découverte de la ville en passant de l’église de l’Ascension, d’un bleu discutable puis rejoignons l’Istoritchesky skver, le cœur historique de la ville. Il s’agit là de la partie la plus animée de la ville, et c’est ici que fut fondée la ville, d’où la statue des pères fondateurs, qui rappelle la relative jeunesse d’Ekaterinbourg ! La ville est un beau mélange de neuf et d’ancien cependant, et les chapelles centenaires côtoient les buildings faits de verre et d’acier. Ces derniers sont nombreux, la ville étant la ville d’un certain Boris Eltsine, qui fut le premier président de la Russie post soviétique, et qui contribua à sa manière au développement de la ville. Ekaterinbourg étant la frontière Europe-Asie, qui nous faisons nos derniers pas dans ce continent que nous avons parcouru pendant près de 10 mois ! Nous repartons ensuite vers la gare, pour prendre un nouveau train de nuit, en direction de Kazan, dans le Tatarstan !